John McCain doit fendre l'armure

Pour retrouver les faveurs de l'opinion, il doit incarner un "nouvel esprit républicain". C'est là tout son cursus mais dans la dernière ligne droite, il paraît paralysé par l'enjeu. La vraie surprise réside actuellement dans l'incapacité de McCain à faire vivre sa différence. Ses combats ont pourtant été nombreux et atypiques : * il a voulu revoir les conditions de financement des campagnes électorales pour établir un plafond, * il a souhaité modifier les conditions de fonctionnement des lobbyistes à Washington, * il a pris la défense des Indiens et a refusé de partir en croisade contre les homosexuels ou contre l'avortement, … Bref pendant beaucoup d'années, il est apparu comme un insurgé sans argent qui s'attaquait aux pouvoirs de Washington et aux méthodes de son parti. En 2006, face aux records d'impopularité de GW Bush, pour échapper à la tornade nationale, les candidats locaux rappelaient celui qui était l'incarnation de l'anti-Bush : John McCain. Son soutien équivalait à un label d'anti-bushisme indispensable pour échapper aux foudres de l'électorat qui n'accordait que moins de 30 % de soutien à l'exécutif présidentiel. Le Sénateur de l'Arizona sillonnait alors les routes des Etats avec son "franc parler", ses convictions, son mauvais caractère bon enfant et son aura de héros de guerre. Il est devenu peut-être trop lisse, un peu paralysé par l'importance de la fonction présidentielle. Il est probablement temps pour McCain de fendre l'armure pour garder une chance de victoire.