Prise de tête

Mais où avais-je donc la tête ?

 
 Il faut que je l'avoue, il y avait ce
 bémol à la rencontre de Marcelle
 et Maurice : il avait lâché la
 phrase que j'avais mise de côté
 vu l'heure tardive

"vous les femmes vous êtes prise de tête".

Me sentant au singulier et suffisamment singulière, je ne me sentais donc pas visée.

Pas trop.... Un peu... Solidarité féminine quand même !

Définition : énervante ou exaspérante. Que les énervés se demandent pourquoi ils le sont ! L'énerveur est-il seul responsable ?

Si l'on parle "des femmes" en général, je vais aussi parler "des hommes" en général. Oui vivre à deux ça peut énerver, mais un Robinson devient fou tout seul.

Alors que faut-il aux hommes ?
- Vivre sans efforts ?
- Que tout soit facile ?
- Le beurre et l'argent du beurre sans parler de notre sourire ? ...

Oui mais parler avec son coeur et dire de quoi on a peur au fond de soi, exprimer ce qu'on ressent, c'est ça qui évite les vraies prises de tête, pas faire taire l'autre, parler de soi.

Soit belle et tais-toi ?

Tais-toi pour que je n'aie pas à parler non plus.

Et quand je parle de peur, je ne parle pas d'une panique honteuse, je parle de la peur de faire du mal, de la peur de ne pas être aimé, de la peur de se tromper, ou d'être trompé.

Qui recule de parler dans son couple, qui pense que de simples concessions suffisent,
...se prépare vite un avenir d'engueulades.
...A moins d'être un homme très absent de son foyer.
Disons que les engueulades tarderont plus à venir alors !

Moi je ne m'engueule pas, j'utilise ma tête, et mon coeur, et mon corps aussi, parce qu'il réagi et traduit les émotions aussi, et je fais tout ça justement pour se comprendre. Il faut juste prendre du temps, écouter l'autre, et croire ce qu'il dit au lieu de savoir pour lui ou elle. Il faut comprendre et questionner, et ça prend du temps, donc la tête.

Mais quand on s'est "bien" pris la tête, au lieu de se prendre la tête, c'est merveilleux, car les plus belles découvertes et enrichissements mutuels sont à notre portée, dans l'émotion de l'empathie.

Quand on comprend avec émotion pourquoi ce qui est si banal ou anodin pour nous est si important ou blessant pour l'autre,
...on se dit "si j'avais su",
...et on fond,
   parce qu'en fondant on se mélange à l'autre.
...et on pardonne,
   parce qu'on se pardonne à soi-même de s'être trompé.
...et on comprend.
   parce que l'autre n'est plus un mystère.

Et l'autre est soulagé, car souvent il n'avait pas vraiment compris non plus pourquoi quelque chose n'allait pas. Il faut le temps de le découvrir dans la discussion.

S'il vous plaît les hommes, laissez-nous du temps !

En général, nos réactions au moment présent sont dues à nos expériences du passé, c'est ce qu'on trouve dans toutes nos habitudes à tous. On répète ce qui a marché à un moment ou à un autre, même si ça ne marche plus.

On est tous prise de tête, alors moi c'est comment ?
De 2 manières :

1) Je parle de ce que je sais et donne des informations.
...ça c'est un rappel du manque de valeur que je me sentais, et d'avoir enfin pu m'exprimer oralement sans timidité grâce à des connaissances.

Au fond c'est une souffrance que j'avais en moi,  mais qui le sais quand je fais chier ? Qui peut s'en rendre compte au lieu de, en fonction de ses sensibilités, se sentir déprécié ou pris pour un ignorant à qui on fait la leçon ?

2) J'explique en longueur pourquoi j'ai agi de telle ou telle manière,
...ça c'est ma peur d'être incomprise, ou la peur que l'autre se sente incompris.

Par contre, je ne sais pas de quand et de quoi date cette souffrance là. Variante : je dis ce que je pense avoir compris du comportement de l'autre, afin de se comprendre. Pourquoi c'est "prise de tête" ? Comme c'est du non matériel, ben il faut des images, essayer de trouver des mots pour dire ce que je ressens, et si je n'ai pas de retour, c'est encore pire car je répète autrement !

Mes doigts sont pleins des traces de mes dents...