J’imagine la plage, une vague qui reflue. Peut-être une côte estompée. Le jeu d’oiseaux marins dans le ciel qui virent sur l’aile et qu’on échappe. Le rythme régulier et assourdissant d’un train qui passe le quai, une silhouette devinée par intermittence dans l’intervalle découpé des wagons. Un homme qui marche en forêt dans un paysage répété que l’on perd et reprend et dont le visage danse dans un plan serré au rythme de la marche. Le monde qui pivote lorsqu’il s’arrête et roule un cigarette. Une jeune fille qui ne parvient pas à prendre la pose devant un photographe, qui hésite et qui bouge, qui éternise l’instant. Ce restaurant routier croisé puis échappé comme on pivote autour. Le vent dans les tamaris. Une playlist infinie par dessus toutes nos routes.