Photo : Dernière séance pour Gérard Prévost (à droite) qui siège sur les bancs de l'opposition de gauche avec Christian Renoncourt et Claudine Dutheuil. (Christine Théault avait donné pouvoir)
Le conseil municipal de Louviers, à l'unanimité, a adopté lundi soir la convention liant les douze partenaires de l'opération de rénovation urbaine du quartier de la Maison rouge. Le maire, face à un public venu nombreux, a détaillé les objectifs d'un plan de 38 millions d'euros de 2008 à 2013 avec une participation financière de la ville à hauteur de 8 %.
Ce plan peut être résumé en une formule : « faire un quartier où il est bon vivre. » Le diagnostic établit que ce quartier de Maison rouge est marginalisé, que les habitants se sentent isolés du reste de la ville. Les opérations d'urbanisme à lancer comprendront des rénovations, des démolitions et de la « résidentialisation ». Derrière ce mot, il faut entendre « être heureux d'avoir un chez soi…une forme d'appropriation de l'espace, le logement étant le prolongement de soi-même…»
Outre le réaménagement des espaces publics existants, des lieux de stationnement, la création de liaisons nouvelles, le plan prévoit la construction de cinq équipements : centre de loisirs, pôle petite enfante (crèche, haltegarderie) centre social complet, équipement multisports et salle de futsal, un sport en vogue demandé par les jeunes du quartier. Des efforts seront faits en faveur du tri sélectif avec des outils modernes évitant les poubelles laissées à tout vent.
Le maire insiste sur la somme mis en jeu « c'est l'équivalent de cinq à sept ans d'investissements de la seule ville de Louviers ».
Pour la droite, « trop de questions restent sans réponse ». Olivier Aubert a insisté sur l'insécurité. On pouvait s'y attendre, c'est son cheval de bataille. Gérard Prévost dont c'était le dernier conseil municipal (il a démissionné hier soir et sera remplacé par Sophie Ozanne) approuve le plan de rénovation « même s'il vient bien tardivement ». Il a interrogé le maire sur les conséquences des démolitions, le relogement, le prix des loyers, les conquences fiscales et ajoute : « Les conditions de vie s'amélioreront, la vidéosurveillance sera d'autant moins nécessaire. » Il souligne que la pétition du collectif antividéosurveillance recueille de nombreuses signatures démontrant que les habitants préfèrent des animateurs et des médiateurs plutôt que des caméras.
Christian Renoncourt fait le même constat : « nous constatons que les gens de ce quartier se sentent délaissés, il faut mettre le paquet et associer les élus de l'opposition à ce projet ».
Le maire a également indiqué que des commerces et services viendraient s'installer dans le quartier. Il a cité : des médecins, des infirmières, un kiné, une boulangerie, une supérette…
Le règlement intérieur du conseil municipal a soulevé des remarques et des observations sur l'absence de commissions municipales. Le maire refuse les commissions technocratiques et archaïques et leur préfère des commissions répondant « à une logique de projets. » Il invite tous les élus à composer un groupe de travail qui rédigera le texte définitif définissant la nature et la composition de ces comités de suivi ou de pilotage « qui pourront durer 15 jours, 15 mois ou…15 mandats… »
Que dire de cette réunion de conseil ? Franck Martin est visiblement désireux de changer son image. Même s'il reste le chef d'orchestre de la majorité, omnipotent et seul à discourir, il n'a pas manifesté de mépris pour ses opposants écoutant sans les interrompre les différentes composantes municipales de droite et de gauche. Ses repas avec le préfet auraient-ils un impact sur son son comportement ? Ou est-ce la pratique du sport qui produit des endorphines reposantes ? La proximité du marathon Seine-Eure a incontestablement une influence apaisante.