Alors que la campagne présidentielle entre dans une phase décisive aux Etats-Unis, les joueurs peuvent s’impliquer directement, en incarnant les protagonistes en quête de la Maison blanche. Si la production de jeux politiques est finalement assez pauvre, trois simulations permettent tout de même de s’initier.
Misant sur une esthétique ronde et colorée, The political Machine, dont une version simplifée est disponible gratuitement, permet ainsi de vivre la campagne présidentielle de manière ludique et didactique. Pensé comme un jeu de stratégie, le titre réalisé par le studio Stardock, inclut toutes les dimensions de la lutte pour la présidence, de la recherche de fonds à l’écriture des discours.
Le jeu President Forever 2008 , s’il date tout de même de 2006, pousse encore plus loin le réalisme. Avec une interface assez austère, le joueur peut en effet déterminer le montant des dépenses allouées à la publicité, imaginer un plan de communication médiatique, ou choisir les points saillants de son programme politique.
Existant depuis la campagne présidentielle de 1992, Power Politics III, est le doyen des simulations de campagne.
Ces jeux politiques cohabitent avec des titres où l’élection n’est qu’un prétexte : Kung-fu Election est une parodie assez pataude du jeu de combat Mortal Kombat. Campaign utilise quant à lui la mécanique d’un jeu de stratégie au tour par tour. Exemple insolite de recyclage de la politique, Debate night, est une sorte de puzzlegame comme Zuma, appliqué au débat présidentiel.
Certes, l’usage de ces titres est bien faible, par rapport au plébiscite des blockbusters vidéoludiques… Mais ces initiatives s’inscrivent dans un contexte de sensibilisation des personnages politiques américains au jeu vidéo. Edge Online consacre ainsi un dossier, soulignant l’intérêt grandissant des jeux pour chaque candidat, rappelant que la direction de campagne de John McCain a même élaboré un jeu vidéo sur Facebook, pour attirer les électeurs les plus jeunes.Les joueurs pourraient également devenir une cible de choix pour les appels aux dons des formations politiques. Comme le remarque le cabinet d’études Pew, et contrairement aux idées reçues, les jeunes joueurs sont loin d’être dépolitisés. Selon l’étude, 56 % des adolescents qui jouent s’intéressent à la politique, et 61 % d’entre eux ont donné de l’argent à des missions de charité.
Laurent Checola