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Tournoi vestmanien - Epilogue

Publié le 10 juillet 2008 par Vivreenislande @vivreenislande
Le tournoi s'est achevé le 3e jour, dans le gymnase contiguë au stade où ce sont déroulés les matchs. Cette soirée de remise de médailles à l'ensemble des participants et de coupes aux vainqueurs, fut précédée de quelques joyeuses animations dont raffolèrent les enfants, mais également les adultes si j'en juge par l'enthousiasme qu'ils manifestèrent pour participer.


Il suffit pour s'en convaincre de jeter un coup d'œil à la vidéo ci-dessous.


J'eus en revanche quelques doutes sur l'enjeu sportif d'une compétition visant à ingurgiter le plus rapidement possible, un
cheese burger et un grand verre de Pepsi et dont 6 enfants furent les acteurs complaisants. Concours à ce point débile de mon point de vue, que l'un d'eux manqua de s'étouffer en voulant démarrer un peu trop rapidement sans doute.
Multiplication des encas quotidiens, consommation excessive de graisses et de produits sucrés, déséquilibres nutritionnels... D'une manière générale, le rapport à la nourriture en Islande devient de plus en plus un véritable sujet de préoccupation. L'absence de règles en la matière différant sensiblement des tentatives de sensibilisation pratiquées en France.

La dernière journée s'achevait. Nous sommes tous rentrés pour préparer nos sacs avant de prendre le bus qui nous conduirait jusqu'à l'aérodrome.
Bilan de ces 3 jours : épuisant, mais génial.
En moyenne, 3 à 4 matchs de 20 minutes étaient organisés dans la journée, avec une ponctualité toute helvétique. Ce qui représente 60 à 80 minutes d'énergique participation réclamée à ces piles électriques miniatures. Ajoutons : la bonne heure de marche quotidienne pour se rendre du dortoir au réfectoire, du réfectoire au stade et du stade au dortoir ; les séances d'échauffement entre les matchs et la balade en bateau organisé le 2e jour.
3 jours pendant lesquels nos marmots auront eu des journées d'au moins 15 heures.

Alors je me suis interrogé : où vont-ils chercher pareille énergie ?
Réflexion faite, je crois qu'ils ont prélevé individuellement leur vitalité dans celle des autres. Chacun d'eux s'est inspiré de la vigueur du groupe pour nourrir son tonus propre. Et celui de la bande ne faiblissant jamais, Pablo par exemple, a pu puiser indéfiniment la force de s'activer grâce à l'émulation générale.


Et puis, durant ces 3 jours, j'ai été le spectateur discret des pièces successives jouées par mon gamin et par ses copains. Je pensais que Pablo était le seul à disposer de cette capacité à s'extraire du monde qui l'entoure, et même à recréer le sien.
Un monde clos, dépourvu de contrainte, tout entier à l'esprit du jeu, des rêves et des franches parties de rigolade. La tendance était générale. Ils furent tous à ce point absorbés par leurs distractions, leurs rires et leurs discussions qu'il était difficile de nous faire entendre d'eux et de leur parler.
Sans vraiment savoir pourquoi, j'ai envié cette insouciance absolue. J'ai jalousé leurs chimères. Bref, j'aurais souhaité redevenir un gamin de 10 ans.

Enfin, si la promiscuité fut un handicap pour le solitaire que je suis, en revanche, il me faut ici rendre hommage à la gentillesse des islandais. Ce peuple fier, dur, froid parfois a su prouvé sa grande générosité. A mon égard, ils furent prévenants et attentifs.
Mais surtout, le dernier jour, ils s'arrangèrent avec le comité d'organisation afin que l'un des gamins présents, originaire des Pays Bas et qui avaient rejoint le groupe de façon provisoire, puisse recevoir une coupe et un cadeau en raison des handicaps qu'il avait surmontés.

Alors rendez-vous l'an prochain ?

FIN


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