Aujourd'hui, à Rennes, Félicie passait les épreuves anticipées du baccalauréat L.
Je souhaitais témoigner ma gratitude aux deux professeurs (mais étaient-ils professeurs ?) qui surveillaient les élèves candidats présents avec ma fille dans une salle du Lycée Victor et Hélène Basch, lors de l'épreuve de mathématiques.
Elle m'a raconté avec quelle intransigeante courtoisie ils avaient d'abord interdit l'accès de la salle à un élève retardataire, dont le visage arc-en-ciel traduisait la douloureuse expérience : rouge de sueur parce qu'il n'était pas parvenu à trouver le lieu de l'examen, faute d'indications et de balisages suffisants dans l'établissement; bleu de peur parce qu'en dépit de ses explications suppliantes, il comprenait que ses 10 petites minutes allaient lui coûter un zéro pointé; et enfin probablement vert de rage d'avoir peut-être travaillé d'arrache-pied pour rien.
Quel était le risque ? Qu'il ait pu communiqué par télépathie avec un complice détenteur des questions à traiter ?
Puis, non contents de faire respecter la règle instituée avec la souplesse d'un sumo tétraplégique, nos deux compères fonctionnaires décidèrent de tailler une bavette. Allant même jusqu'à s'esclaffer en évoquant le livre qu'avait lu l'un deux. Chapeau les blaireaux.
J'espère que ni le bruit des stylos sur les feuilles de couleurs, ni le raffut des neurones qui s'activent n'auront dérangé la glose de nos critiques littéraires.
Un grand merci, donc, à ces deux sympathiques examinateurs dont l'inepte présence autant que les rires gras seront vite oubliés.