Reportage photo de Cyril Cavalié.
Le 19 septembre dernier, le conseil municipal de Dieppe a été perturbé par l’invasion d’une trentaine de militants du réseau Sortir du nucléaire et du comité Stop EPR 2. D’autres manifestants, vêtus de combinaisons antinucléaires, se sont enchaînés à l’entrée de la mairie afin d’en bloquer l’accès. Le vote d’une motion favorable à la candidature de la ville pour accueillir un EPR à la centrale de Penly figurant à l’ordre du jour, les manifestants réclamaient la tenue d’un débat citoyen et d’un référendum local élargi. Après une heure de négociation, la salle du conseil municipal a été évacuée dans le calme.
Les porte-paroles de ces organisations dénonçaient la précipitation avec laquelle l’équipe municipale tentait d’imposer cette décision sans réelle volonté d’impliquer les populations locales pourtant concernées. Elles pointaient également une dépense publique importante et un manque de clarté quant à « la gestion des déchets, des fuites radioactives, des ondes électromagnétiques des lignes à très haute tension » mais aussi des probables conséquences sur « la chute du prix des maisons et la probable disparition des touristes » par la voix d’Alain Corréa, porte-parole du collectif « Stop EPR 2 ».
De son côté, le conseil municipal de Dieppe s’est prononcé en faveur de l’implantation de l’EPR 2 à Penly « à la condition expresse que le statut d’établissement public soit garanti à EDF et que cette entreprise nationale soit désignée comme maître d’ouvrage de la construction et l’exploitation de l’EPR 2 ».(1)
Que faire du nucléaire ? Il semblerait que, ivre de ses avancées technologiques, la France fonce la tête en avant dans une solution qu’elle croit être la bonne, sinon la meilleure. Certes il s’agit d’une énergie propre, mais on ne peut pas évacuer le problème du traitement des déchets, ni celui de la sécurité qui a été plusieurs fois remis en cause ces derniers mois en France, sans parler d’un problème de désinformation latent pour les riverains.
Le gouvernement avance des créations d’emplois, une nouvelle dynamique économique pour la région, ce que réfutent les associations anti-nucléaires en se basant sur les chiffres générés par l’implantation de la centrale nucléaire de Penly dans les années 80.(2)
Pourquoi privilégier une solution qui n’est pas la réponse à la demande en consommation d’énergie puisque l’électricité nucléaire n’est pas stockable ? Pourquoi ne pas investir cet argent dans des solutions alternatives comme les énergies renouvelables ?
Le problème a été soulevé par Corinne Lepage lors de la campagne présidentielle de 2007. Dans ce petit film, elle dénonce la volonté de lobbying de quelques grands groupes français et l’ambition du gouvernement français de « devenir le fournisseur exclusif de toute l’Europe en matière nucléaire. »
Une ambition qui fait froid dans le dos...
Merci à Cyril Cavalié pour les photos.
(1) Source : site de L’Humanité
(2) Source : communiqué du Collectif STOP EPR 2 du vendredi 19 septembreMes Petites Fables