C'est ce qu'écrit, en plus poli, Paul de Grauwe, dans le Financial Times de lundi.
L'homme est membre du groupe de conseillers économiques réunis autour de la Commission.
Pour lui, les entreprises exportatrices de la zone euro ont été plus durement touchées par la hausse de l'euro que par le choc pétrolier.
Il demande donc à la Banque Centrale européenne de se soucier enfin de la parité de l'euro et pas seulement de la stabilité interne des prix. Nul doute que dans la tourmente financière actuelle,
entendre la BCE se prononcer sur une parité acceptable €/$, contribuerait à fixer les esprits et à retrouver un peu de stabilité.
Post scriptum : entendant ce matin Bernard Guetta puis Jouyet demander un régulateur des marchés européens. Comme d'habitude, chaque problème économique n'est jamais la faute de l'Europe,
toujours le prétexte à "plus d'Europe". Un régulateur européen n'aurait ni interdit les ventes à découvert, ni interdit aux banques européennes de s'impliquer dans le secteur des subprimes, ni tiré
l'alarme sur les produits dérivés complexes... Un régulateur mondial serait bien plus intéressant, comme toujours. L'embryon existe déjà à la BRI. Bref, on entend beaucoup d'imbécilités sur le
thème l'Europe face à la crise.
Ne vous faites pas attraper... L'Europe ne peut rien de particulier contre la crise, par rapport aux états nationaux. Au contraire, en France on ne s'endette pas à taux variable, ou pas beaucoup.
Tout laisse penser qu'une harmonisation européenne aurait encouragé le taux variable. Résultat : il vaut mieux avoir des règles différentes et limiter les dégats en cas de crise dans les pays qui
ont des règles adaptées, plutôt que de courir le risque de voir tout s'effondrer quand la crise arrive parce qu'on a choisi la mauvaise règle. Réflexion finalement assez proche des écolos qui
réclament la préservation de la bio-diversité...