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Air Transe

Publié le 17 juillet 2007 par Jacques Chirac

AIRLIBMes Chers Compatriotes,

Nous atteignons le summum du ridicule écologique. Ce qui ne nous étonne ni vous, ni moi, mais quand même. Examinons la chose :

Air France propose un simulateur pour permettre aux voyageurs de calculer ce que leur trajet "coûte" en CO². A titre d'exemple, un vol Paris-Lyon aller-retour sera à l'origine d'un rejet de 148 Kg de CO2 (ce qui devrait nous faire 82.88m3). La mesure vise à responsabiliser le voyageur et à le placer face à ses responsabilités. Si les clients souhaitent compenser leurs émissions de CO2 liées à leur voyage, ils pourront réaliser cette opération en ligne. C'est-à-dire "envoyez des sous; on prend la VISA, l'AmEx et les Bons de la Mouette (pas les actions Eurotunnel) ", mais on ne vous dira pas ce qu'on va en faire.

Eh ben tiens ! C'est encore de votre faute (vilains) ! Après avoir construit une société où le déplacement est indispensable et où il se fait à base de pétrole, puis nous avoir expliqué qu'Air Transe France allait "faire du ciel le plus bel endroit de la terre" on vous dit benoîtement qu'en plus du prix du billet (qui relève du budget d'un Émir Pétroligène) vous allez devoir battre votre coulpe et payer une "amende bien pensante et politiquement correcte, quoique volontaire - ou presque". Si vous ne le faites pas, vous n'êtes qu'un vil pollueur (m'étonnerait pas que vous rouliez en 4x4, tiens ! Et tirer les cyclistes au fusil à pompe ? Vous avez essayé ? Prenez du plomb n°2, comme pour le pigeon.).

J'aurais toutefois une fine remarque : avoir choisi la ligne Air France Paris-Lyon comme exemple, alors que -  pour cause de TGV - ça doit être la ligne la moins fréquentée (à part Saint Julien Molin-Molette / Saint André le Gaz, avec escale au Grand Passeloup), marque bien la pertinence de l'étude. On se croirait chez Airparif ! Quoique… le personnel navigant - confronté à un océan de sièges vides - a peut-être beaucoup de temps libre au cours du vol pour aller faire un petit tour sur l'aile afin de mesurer le CO2 avec une petite balance espécialement prévue à cet effet.

Ce type de démarche ridiculo-écolo-bienpenso-connardo-stupide vous prépare à payer à court terme votre carburant 4€ le litre. Mais juste pour le mettre dans votre réservoir. Ensuite, vous aurez à acquitter une taxe pour avoir le droit d'utiliser le précieux liquide. Ne croyez pas pouvoir y échapper. Comme pour les drogues dangereuses (alcool, stupéfiants, bulletins de vote, cartes de l'UMP ou du PS, etc.) toutes les dispositions ont été prises : si - interpellé par les forces de l'ordre juste - vous niez avoir eu un quelconque contact avec un dérivé du pétrole, on vous fera souffler dans un dispositif ad hoc qui criera au secours s'il renifle un parfum de l'Arabie Mystérieuse et Pétrolifère. La confirmation se fera par l'intervention d'un chien pétrolo-renifleur (de l'élevage Elf / Raymond Barre) qui vous mordra sauvagement les burnes si vous sentez l'essence. Ça vous apprendra !

En attendant, vous qui avez réservé vos vacances aux Etats-Unis, vous avez le choix : 1) Payez la taxe bien-pensante qui vous obligera à ne vous nourrir que de nouilles pendant les 5 ans à venir ; 2) Louez un Vélib'. Si vous restez 8 jours, avec les trajets, ça vous fera environ 8 500 euros de location, soit le prix de la première classe. N'oubliez pas de vous entraîner à retenir votre respiration 433 heures d'affilée et ne vous prenez pas les pédales dans les câbles trans-océaniques. 3) Allez-y à la nage. Mais, faites attention ! Vos palmes sont en plastique, dérivé du pétrole. Vous savez combien ça coûte 1kg de palmes en taxe compensatoire ?

Bien à vous,

   

Jacques


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