Présentation d'un livre Côté Cour, Côté Jardin - de Kermel / Fernandes

Un format agréable au creux de la main, le plaisir des yeux, l'écoute d'un dialogue, le livre Côté Cour, Côté Jardin de Nadia de Kermel et de Pierre Fernandes nous livre un plaisir multiple et qui se reproduit à chaque lecture.

Journal de cœur pour un jardin entre Chartres et Paris,
Amorces poétiques sous les photographies en vis à vis,
Relire cet ouvrage aux sons des pages et des saisons,
Disons le les beautés naturelles se marient au diapason.
Inévitablement, les auteurs nous racontent leurs sentiments.
Nature, nature, dis-nous où se trouve nos remerciements.

© Véronique Dubois



Extrait page 70 - Côté Cour, Côté Jardin de Nadia de Kermel et de Pierre Fernandes - édition Plume de Carotte.
"... Jeudi le 26 juin
Le jardin s'est arrêté hier dans sa course à l'été. Mercredi 25 juin, vers 19 heures. De petites gouttes d'eau à peine formées se sont écrasées les premières. Le sol assoiffé, affolé, d'un coup, s'est mis à transpirer. Il sentait bizarre, la poussière et le grillé. Il allait pleuvoir. Le ciel était tout congestionné. Il a tonné. La pluie, alors, était lancée. Elle tomba à belles gouttes, striant le vide de fils droits infinis.
C'est un vent, un vent du sud, qui a tout gâché. L'averse malmenée devient alors cinglante et, s'abattant lourdement sur les vitres, semblait s'acharner à vouloir les griffer. Elle se réservait dans la pénombre du jardin, je m'en doutais, le plaisir clandestin de plaquer les plantes du sol.
C'eût été si peu de chose ! Seulement, des coups secs, qu'à l'abri même on se prenait à vouloir esquiver, se répétèrent et de plus en plus vite, jusqu'à se confondre. Des grêlons obstiné pilonnaient le monde. Gros comme des oeufs, ils se déversaient de ce ciel crevé qui s'étendait là, juste au-dessus du Clos. J'ai attendu une demi-heure..."