Crise des subprimes : la faute à Clinton ?

Dinant avec une américaine il y a deux jours, j'ai pu réellement constater à quel point la crise financière américaine à Wall Street était importante pour les américains. Apprenant avec consternation que le " plan Paulson " de 700 milliards de dollars n'avait pas été approuvé par le Congrès malgré les appels au vote de George W. Bush et des responsables démocrates, celle-ci me dit tout de go : " eh bien je risque de ne plus avoir de retraite ". En effet, sa retraite est majoritairement par capitalisation.

Sourire incrédule - " non, vous rigolez " - avant de réaliser qu'elle ne rigole décidément pas, je touchais pour la première fois la réalité de cette fameuse crise des subprimes dont les média nous abreuvent depuis plusieurs semaines.

Et KC, ladite américaine, de me dire (mais sans aucunement accuser personne) que sous le mandat Clinton, dans les années 1990-2000, Bill avait lancé un

vaste programme pour que les américains les plus modestes deviennent propriétaires de leurs logements en leur permettant l'accès au crédits immobiliers (notamment les fameux subprimes, des crédits à risque).

Ces prêts étaient délivrés par les établissements bancaires et du fait d'une mauvaise sécurisation du dispositif ( Fannie Mae et Freddie Mac étaient là pour garantir financièrement le dispositif mais ils ont été dépassés par l'ampleur de la catastrophe et n'ont d'ailleurs évité la banqueroute que grâce à l'intervention du Gouvernement américain, plus d'explications ici), une simple crise immobilière s'est transformée en déroute économique mondiale.

Le premier c'est qu'en politique, une bonne intention peut avoir de très mauvaises conséquences et bien malin qui peut dire qui est fautif... Les libéraux vous diront que c'est la faute de l'Etat qui se mêle trop - et mal - d'économie, les socialistes vous diront que c'est parce qu'on a laissé trop de liberté au " capitalisme fou " ( dixit Ségolène Royal) qu'on en est aujourd'hui là.

Le second, c'est que l'Amérique des propriétaires de Bill ressemble fortement à la France de propriétaires de notre président Sarkozy. Comme quoi, le clivage droite/gauche en France n'est pas nécessairement celui Républicains/Démocrates aux USA et qu'on peut très bien être de droite à Paris et démocrate à Washington DC !

Pour le reste, je laisse les économistes nous expliquer en long et en large le pourquoi du comment, et constate simplement, pour le moment, que les crédits aux ménages et aux entreprises se ressèrent et que l'Etat, c'est à dire les contribuables, va se porter garant des erreurs de gestion de grandes entreprises privées au nom de la sacro-sainte pérennité du " système ".

Et vous, vous en pensez quoi de cette crise ?