Magazine Côté Femmes

Les risques du métier

Par Mamancelib

Ca y est, j’ai enfin amené la chambre de ma fille dans un dépôt vente… Elle ne trône plus majestueusement dans un coin de mon salon, l’épisode chambre de MiniBri est terminé…

Enfin, c’est ce que je pensais quand j’étais dans ma voiture, chargée comme un chameau le premier jour des soldes… Parce qu’une fois arrivée au dépôt-vente, le vendeur m’annonce, mine de rien : « Bon, on vous aide à vider votre voiture et vous pouvez vous mettre là-bas pour remonter la chambre »… Gné ?... « Remonter la chambre ? » « Ben oui, pour qu’on puisse la vendre, il faut qu’elle soit montée et c’est à vous de le faire »… Oh, tiens, le charmant détail qu’on avait omis de me préciser par téléphone… J’en ai déjà bien bavé pour tout descendre de chez moi, tout rentrer dans la voiture sans prendre le risque de me faire couper la tête dans un virage par une planche voyageuse, et les réjouissances ne sont pas terminées…

Donc, me voilà au beau milieu d’une allée du magasin en train de remonter la chambre de MiniBri… Pendant que les cinq vendeurs sont en train de discuter au comptoir… J’adore !... Là, ce n’est même pas le vendeur qui aurait dû venir m’aider, mais l’homme, tout simplement… Visiblement, mon cas ne les intéressait pas…

En revanche, mon activité a beaucoup intéressé un client qui est resté cinq bonnes minutes à me regarder assembler, visser, étudier les plans… Il veut un autographe à la fin, peut-être ? (Ne fantasmez pas, il n’était ni charmant, ni jeune et il ne respirait pas l’intelligence !)…

J’ai aussi eu droit à ma question bête du jour ; quand ce ne sont pas mes élèves qui la posent, il faut bien que ce soit un adulte lambda qui s’y colle : « euh, on ne peut pas passer là ? » Comment te dire… Je suis en train de me battre avec un lit, une armoire et une commode au milieu d’une allée… Au cas où ça ne se voit, je suis en train de les monter… Donc, si elle a envie de faire du saut en hauteur par-dessus l’armoire et de s’entraîner ensuite au 110 mètres haies en sautant le lit et la commode, elle peut passer, je suis prête à homologuer ses records. Autrement, elle prend ses pieds et elle fait le tour, la p’tite dame… Et ce n’est pas la peine de partir en râlant, je suis capable de m’essayer au lancer de poids avec la porte de l’armoire…

J’ai aussi joué à l’amant caché dans le placard, mais sans amant qui accueille sa femme de l’autre côté de la porte ; enfin presque… C’est quand j’étais debout dans l’armoire en train de visser le socle qu’une femme m’a demandé où se trouvait le rayon bureau… Et non, contrairement aux apparences, je ne bosse pas ici… « Mais…Alors…Pourquoi vous montez ce meuble ? »… Vous avez demandé la police, ne quittez pas… Depuis quand on doit se justifier de ses actes ?... Je commence à lui raconter ma vie trépidante de femme experte en montage/démontage de meubles ou je lui explique seulement que ça se passe comme ça quand on vient déposer quelque chose en dépôt-vente ?

Bref, j’ai encore passé l’après-midi dans la chambre de ma fille… Mais, ça y est, c’est fait ! J’ai le sentiment agréable du travail accompli… et les stigmates, aussi ! J’ai le dos en vrac, une éraflure sur tout un avant bras, un joli bleu sur l’autre, les mains dans un état pitoyable… et une énorme bosse sur le front ! Mais ça, c’était en me baissant pour enfiler mes chaussures que je me suis cognée le front sur la chaise… Les risques du métier…


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