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Nicolas Sarkozy et ses parachutes sélectifs

Publié le 01 octobre 2008 par Juan
Nicolas Sarkozy et ses parachutes sélectifs
La crise financière aidant, les parachutes plus ou moins dorés fleurissent. le Président doutait. Il choisit ses parachutes pour amortir la crise. Pour le moment, aucune mesure annoncée ne remet en cause les choix économiques, hier erronés, aujourd'hui obsolètes, de Nicolas Sarkozy.
Parachute politique (1)
La crise provoque-t-elle des crises et prises de confiance ? Toujours est-il que François Fillon a annoncé que la Poste devenue société anonyme (en 2010) ne sera pas privatisée par une introduction en Bourse. Il n'a toutefoiss pas (encore) renconcé à en ouvrir le capital. Similairement, l'ouverture du capital du groupe nucléaire français Areva ne constitue plus "une urgence".
Parachute politique (2)
Les élections sénatoriales ont donné une victoire à la gauche. Compte tenu du mode de scrutin (indirect, sur la base des élus des collectivités locales), celle-ci aurait dû remporter le Sénat si sson renouvellement avait été intégral (le Sénat ne se renouvelle que par tiers tous els 3 ans). Il faudra attendre le prochain scrutin, à l'automne 2011, et la victoire devrait être complète. En attendant, Gérard Larcher (UMP) a été élu Président du Sénat ce mercredi, 173 voix face à Jean-Pierre Bel, président du groupe socialiste, qui en a recueilli 134. Un parachute politique pour la "majorité" présidentielle.
Parachute économique : la construction de logements.
La défiscalisation (partielle) des intérêts d'emprunts immobilier n'a servi à rien : la construction de logements n'a pas été relancé en France, malgré une profusion d'annonces (Loi contre l'Habitat inidgne, Maison à 15 euros par jour, etc). La crise des subprimes, ces prêts "pourris" accordés aux ménages américains les plus pauvres, a coïncidé avec l'adoption en France du paquet fiscal.
Mercredi 1er octobre, Nicolas Sarkozy a voulu créer la surprise : l'Etat interventioniste revient. Sarkozy a annoncé un "plan de mobilisation pour le logement" avec deux mesures : l’extension du « Pass-Foncier » à l’achat d’un appartement ("les ménages paieront d'abord les murs, puis le foncier et deviendront ainsi propriétaires en remboursant chaque mois l’équivalent d’un loyer dans un logement HLM très social"). Faisant fi d'un éventuel débat à l'Assemblée Nationale, "le Président de la République a décidé" de porter le nombre de logements collectifs pouvant bénéficier en 2009 d’une telle aide à 30 000. Il a même annoncé vouloir "intervenir de manière forte" par le rachat à un prix décoté de 30 000 logements mis en vente en l’état futur d’achèvement, dont les travaux n’ont pas été lancés faute de certitude sur les ventes.
Un budget supplémentaire de 200 millions d'euros a été prévu dans le projet de loi de finances pour 2009, projet adopté en Conseil des Ministres vendredi dernier.
Pas de parachutes dorés
Sur ce thème, Nicolas Sarkozy a témoigné d'une grande constance : il les a toujours dénoncé, il ne les a jamais menacé, même lorsq'il était en position de le faire, ministre des Finances sous Raffarin ou Président de la République pendant l'affaire Airbus-EADS. Contraint d'investir 3 milliards d'euros dans DEXIA pour la sauver lundi dernier (dont 2 milliards par le biais de la Caisse des Dépôts), le gouvernement s'est enfin opposé à tout versement d'indemnités de départ aux dirigeants démissionnaires de la banque. L'un d'entre eux réclame 3,7 millions d'euros...
Pas de parachute bancaire
L'entourage de Christine Lagarde a indiqué que le ministère de l'Economie et des Finances «dément catégoriquement» les informations selon lesquelles Paris souhaiterait proposer un plan de sauvetage bancaire européen de 300 milliards d'euros. Une curieuse rumeur de ce mercredi après midi... Parallèlement, sans attendre une quelconque annonce de la Présidence française, la Commission européenne a proposer des mesures pour mieux contrôler les risques des banques: amélioration de la surveillance des groupes transfrontaliers, limitation des prêts accordés à un emprunteur donné, augmentation des garanties en cas de titrisation, amélioration de la qualité des fonds propres.
Pas de parachute social
Alors que la dégradation de l'emploi se confirme, le gouvernement n'a annoncé aucune nouvelle mesure en faveur des chômeurs. "Jeunes, seniors et non qualifiés seront les premières victimes" explique un expert, qui prévoit un taux de chômage officiel remonter à 8% l'an prochain (contre 7,6% actuellement). Similairement, le gouvernement conserve soigneusement sous silence que 3000 des 6000 emplois supprimés à l'école primaire seront des instituteurs et institutrices.
La crise, c'est pas pour nous...(*)
(*) merci CeeCee
(un "blog de meuf", comme ici et )&alt;=rss

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