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Ta nature, tu la paies combien toi?

Publié le 02 octobre 2008 par Anne-Sophie

Voilà THE QUESTION OF THE MOMENT! Parmi les résultats de l’étude présentée dans le magazine Terre Sauvage dont nous vous parlions lundi, on apprend en effet que “les Français sont moins nombreux qu’il y a trois ans à accepter l’idée qu’ils pourraient payer plus de taxes et d’impôts, et à condition que ces taxes soient affectées directement à la protection de la nature: 49 % contre 56 %. En revanche, ces vertueux, désormais minoritaires (de peu…), seraient plus généreux: 53 % d’entre eux (contre 45 % en 2005) consentiraient à payer plus de 50 d’impôt supplémentaire

Or depuis ce matin se tient l’Université du WWF à Paris, sur le thème, justement, du juste prix écologique, afin de rendre compte, dans l’économie, de la place de l’environnement. Comme l’explique le site, “à l’heure actuelle, la science économique ne comptabilise ni les services offerts par la nature, ni les atteintes faites à l’environnement par l’activité humaine. Or dans notre économie monétarisée, ce qui n’a pas de prix n’a pas de valeur connue et étalonnée. Les services écologiques, comme le stockage du carbone, la fabrication d’oxygène, l’humus des sols, la qualité des eaux, la régulation des eaux superficielles…ne se voient pas, et ne sont souvent chiffrables que quand on les a perdus, et qu’on doit les remplacer. De nombreuses institutions internationales ont regretté l’absence de généralisation de l’évaluation économique de l’écologie“.

Ta nature, tu la paies combien toi?

D’après une étude parue en 1997 et réalisée par l’équipe de recherche du Gund Institute for Ecological Economics à l’université de Vermont, les services rendus par la nature chaque année équivaudraient au double du PIB mondial, soit 33 0000 milliards de dollars… En avril dernier, une autre étude, intitulée “The Economics of Ecosystems and Biodiversity” (”L’économie des système écologiques et de la biodiversité”) et présentée à l’ONU évaluait la disparition des espèces animales et végétales à hauteur de 2000 milliards d’euros soit chaque année 6 % du PIB mondial.

A la lecture de ces chiffres“, explique le site du WWF, “on comprend mieux que l’empreinte écologique est avant tout un emprunt sur le capital naturel qui risque de se transformer en dette inextinguible“.

En ce sens, il serait préférable de repenser la structure du coût des produits et services afin de signaler le “prélèvement naturel” de notre activité humaine… sachant que toute activité humaine a un impact sur la nature…

Biomimetik gecko National Geographic

Photo issue de l’article “Geniales Design aus der Natur” du Spiegel

Pour ceux qui ne pouvaient aller à l’Université du WWF (et on espère qu’il y aura des résumés des interventions…), vous pourrez peut être vous rattraper avec le prochain mardi de l’environnement, le 7 octobre prochain, une rencontre régulièrement organisé par l’Institut Océanographique Paul Ricard et la Société Européenne des Réalisateurs de l’Environnement. Mardi prochain en effet, le thème est “LA NATURE , MISE A PRIX ?”, et pose les mêmes questions: comment financer la conservation de la nature ? Peut-on respecter son intégrité dans le cadre de sa marchandisation grandissante, dans une optique utilitariste ? Faut-il accepter d’en perdre de larges portions, pour garder l’essentiel ? Et qu’est-ce que l’essentiel ?

Patricia Ricard recevra François Letourneux, Président du comité français pour L’UICN, en direct du Congrés Mondial de L’UICN de Barcelone par telephone, Sabine Bernert, de L’Institut Jane Goodall France, Yvan Tariel, pour les Programmes de Conservation de la LPO, Jacques Trouvilliez, Directeur du Service du Patrimoine Naturel au MNHN, Elisabeth Delorme, Fondation DiversiTerre, Groupe EDF, Frederic Denhez, Auteur du livre « La nature, combien ça coute ?, aux Editions Delachaux.

Savoir revivre

Enfin, alors que je suis en train de lire un petit ouvrage sur le besoin de nature sauvage (Roland de Miller, Editions Jouvence), je suis tombée sur cette phrase de l’ethnologue Philippe Descola selon lequel “ce que vous occidentaux appelez “environnement” est ce qu’il reste de ce que vous avez détruit… Je ne résiste pas non plus à vous viter cette belle phrase de Jacques Massacrier (Savoir Revivre, Albin Michel, 1973) que m’a fait découvrir un ami récemment:

Il faut avoir un puit pour connaître la valeur de l’eau… Il faut faire pousser un arbre pour hésiter avant d’en abattre un autre… Il faut savourer les légumes de son jardin pour savoir à quels succédanés nous étions accoutumés… Il faut couper son bois pour retrouver devant sa cheminé la véritable sensation du confort… Il faut confectionner ses propres vêtements pour ne plus avoir envie de subir les caprices de la mode… Il faut regarder vivre les animaux et les insectes avant d’exterminer quelques soit-disant “nuisibles”… Il faut retrouver la santé du corps et de l’esprit pour réaliser le plaisir de vivre et celui d’aimer.

Bref, du grain à moudre et de quoi réfléchir n’est-ce pas… quand on parle de valeurs… Mais vous, chers lecteurs, vous savez quel prix donner à la Nature?

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