Le bateau est à Panamarina, une marina à flot dans le parc national de Portobello, pas loin des San Blas. Y aller de Panama City prend plus quatre heures en taxi dont plus d'une heure de piste pendant laquelle on finit par se demander si on va arriver quelque part. Drôle d'idée d'installer une Marina là-bas.
Le site est magnifique: Cahutte faisant office de restaurant, ponton en bois où peuvent stationner deux annexes, une trentaine de bateaux de voyage amarrés à des bouées dans une baie sauvage protégée de la mer et des vents par une petite île boisée.
La marina a été créée il y a moins de cinq ans pans un trou à cyclone par un blanc de Côte d'Ivoire, parti tenter l'aventure au Panama après les troubles intervenus dans son pays. Un droit de s'installer sur le site, du courage et une bouteille de plongée pour installer quelques blocs de beton et des mouillages, le tout à une journée de mer des San Blas. Les routards des mers lassés des marinas prohibitives et surpeuplées des antilles ont vite fait d'y accourir. Bien que l'endroit soit isolé de tout, les services ont suivi : Mécano, électricien, sellier y sont présents et offrent des possibilités de réparations aussi bonnes sinon meilleures qu'à Colon. Jo, le propriétaire du Nouanni que j'aperçois sur une bouée près de l'île m'envoie son homme de main pour m'accueillir sur son nouveau catamaran, celui-là même qui pour des raisons de confort pour ses clients qu'il emmène en charter aux San Blas, le conduit aujourd'hui à se séparer de son Nouanni, plus rugueux et mieux taillé pour la haute mer que pour la promenade de touristes...