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Le taoïsme et la pensée occidentale.

Publié le 02 octobre 2008 par Herbertlegrandkhan

Au début de cet article, je voulais faire un parallélisme entre le taoïsme et la philosophie grecque de l’antiquité. Les Taoïstes défendent une conception matérialiste de l’Univers qui présente un certain nombre de points communs avec les matérialistes grecs, Leucippe, Démocrite et tous les courants hédonistes. Autre point commun, les pères du Tao mettent en avant la supériorité de la nature sur la culture, comme Diogène et les Cyniques. Ils appellent à suivre le principe sans chercher à modifier les hommes. Suivant toujours le principe, les taoïstes défendent une sorte de fatalisme ou du moins accepter le cours des évènements avec indifférence. Cette philosophie pratique n’est pas sans rappeler le stoïcisme et d’une certaine façon l’épicurisme. Il prône également l’effacement et l’humilité. Cependant, il existe de grandes différences : le Taoïsme est une sorte de panthéisme, de religion mystique où Dieu est confondu avec la nature. D’ailleurs, ils ne parlent pas de Dieu à proprement parler, mais du Principe qui est en toutes choses. Les Grecs de leurs côté, y compris les matérialistes sont polythéistes. Au mieux tiennent-ils les dieux à l’écart des affaires humaines.

J’ai pensé alors faire un bon dans le temps pour comparer ce panthéisme à la pensée de Spinoza, pour qui Dieu ou la nature se confondent :Deus sive natura“. Toutefois, Spinoza se situe dans une autre univers conceptuel. La place dévolue à la culture et à l’homme n’a plus rien à voir avec le taoïsme.  Spinoza propose une éthique. Il propose de façonner l’homme pour améliorer la société. Allons plus loin, me dis-je, comment la pensée taoïsme a-t-elle pu infuser à l’époque contemporaine ?

Je pensais bien sûr à Jean Grenier, philosophe et ancien professeur d’Albert Camus auteur de l’esprit du Tao. Il a été très influencé par le taoïsme qui invite à une sorte de contemplation du monde, ce que les chinois appellent le wúwéi “le principe de l’inaction.” (无为) Dans l’esprit du Tao, Jean Grenier, s’étonnait de la finesse de Bergson dans la définition qu’il fit du non-agir et de son efficacité. C’est bien joli Bergson et Jean Grenier me direz-vous, mais comment cela peut-il nous concerner aujourd’hui dans notre vie quotidienne ? Qui peut vraiment incarner le taoïsme ?

C’est là que j’ai pensé au Parti Mou !!! Bien qu’il ‘ignore peut-être, le Parti Mou, (ex parti nihiliste flasque), héritier de tout ce que l’Europe a compté de plus mou depuis Archimède qui a passé sa vie à philosopher dans une baignoire à l’inspecteur Derrick ; et bien le Parti Mou a érigé spontanément le wúwéi comme le paradigme essentiel de la pensée politique. Et je le prouve par deux citations de Lao Zi qui auraient très bien pu être écrites par les théoriciens du parti mou :

“Partout et toujours, c’est le mou qui use le dur (l’eau use la pierre). Le non-être pénètre même là où il  n’y a pas de fissure (les corps les plus homogènes comme le métal et la pierre). Je conclue là, à l’efficacité suprême du non-agir. Le silence et l’inaction ! Peu d’hommes arrivent à comprendre leur efficacité.” Lao Zi, 43.

” (…) Aussi la politique des sages consiste-t-elle à vider les esprits des hommes et à remplir leurs ventres, à affaiblir leur initiative et à fortifier leurs os. Leur soin constant, est de tenir le peuple dans l’ignorance et l’apathie. Ils font que les habile gens n’osent pas agir. Car il n’est rien qui ne s’arrange par la pratique du non-agir.” Lao Zi, 3.

  

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