Magazine
A Paris, un soir d'octobre, une soirée chaude, humide. On pourrait presque se croire au bord de la Méditerranée. Si la nuit déjà tombée, ne rappelait pas l'automne, on penserait que l'été n'est pas fini. Mais toutes les lampes sont allumées. Les trottoirs, moites, gras, reflètent les feux des vitrines. Les voitures défilent en rangs serrés sur l'avenue du Général-Leclerc. Les gens qui rentrent au logis après la journée de travail se hâtent, se bousculent devant les éventaires du magasin Au Soldat Laboureur. Une soirée chaude, humide, à Paris en octobre. Et soudain je me revois, enfant, lorsque je mis le pied en Algérie, pour la première fois, au mois d'octobre 1910. Pourquoi donc y ai-je pensé ce soir, soixante ans…