Etant donné la crise sociale aiguë que connaît la rédaction, la nouvelle direction abuse. Elle a décidé de débaucher les pigistes des blogs les plus réputés. Ainsi pour commencer, voilà le boulot du nègre de "Tronçonneur de blog".
Aujourd'hui, j'ai pris ma tronçonneuse et je me suis mis au boulot. Il est arrivé ce qui devait arriver depuis que je sévis. Nous étions au début 2008, je me promettais "de proposer une critique aiguisée et structurée visant à dénoncer une blogosphère manipulatrice qui se moque bien de la révolution numérique, une blogosphère qui n'a d'autre objectif que de cadenacer toute initiative créatrice et idéologique en imposant un mode de pensée redoutablement déresponsabilisé, vaguement technophile et clairement en phase avec tous les mécanismes économiques qui précipitent actuellement la société occidentale dans le chaos."
Vous notez à quel point mes ambitions étaient élevées et mon style lourdingue. Certes, j'étais à ma façon visionnaire. L'avenir devait me donner raison. En passant, je me suis souvent assis sur mes promesses. Certes, on ne peut pas s'attaquer avec la même verve chaque semaine à Jean-Marc Moronodandini, le fameux présentateur de "nains siamois transsexuels et des femmes à barbes au stade terminal de leurs cancers" (c'était très bon cette formule...).
Ce premier billet était excellent, je trouvais mon lecteur. J'avais déjà une forêt de bouleaux à mon actif quand j'en vins à réduire en bouillie "le blogueur et son égo".
"La blogosphère est à l’origine d’une vaste illusion où chacun perçoit l’autre à travers un filtre déformant et pervers. La solitude physique s’accroit, l’esprit s’affaiblit dans un semblant de satisfaction égotique, les instincts reviennent au galop." De tels propos méritasseraient que l'on s'en souvienne. Hélas, l'oeuvre du tronçonneur est destinée à nous servir de bois de chauffage.
Le 25 février 2008, Toréador me met dans sa blogroll, mais si, vous lé réconnaissé, "Toréador, l'oeil noir...". Un Toréador vaguement inquiet mais qui prend le taureau par les cornes "au risque de se faire découper", c'est ce qu'écrit dans un commentaire le Dominguín de l'arène politique. Savante passe que d'autres auraient gagné à esquisser.
Embruns est le premier à être scié, tout juste bon à intéresser quelques "geeks ou gay" (sic). Je n'évite pas complètement mon premier accident du travail mais c'est le vent qui est responsable.
Je ne sombre pas pour autant complètement dans le mauvais goût mais marque ma nette attirance pour les fondements occultes à l'occasion d'une réunion de blogueurs réputée à laquelle je n'hésite pas à participer.
Fin avril, pensant sans doute bénéficier d'un temps clément pour attaquer le dur, je rentre dans le Versac. Aucun commentaire ce jour là. Ca fait longtemps que je parle de gens que Mtislav ne connaît même pas.
Pardonne-moi de tout mélanger. Je cherche dans mes souvenirs : "j'aime pas les blogueurs en général" avais-je noté au mois de mars. Je pensais à W.C. Fields, "un homme qui déteste les chiens et les blogueurs ne peut pas être tout à fait mauvais". Ce jour là, je recevais les commentaires habituels stigmatisant ma méchanceté et la nécessaire jubilation qui serait la mienne..
J'ai même écrit sur Cindy Sander, ce qui m'a valu le commentaire suivant :
"Cindy s'est fait violemment recaler"
et pas
"...s'est faite..."
Hypocritement, la commentatrice observait que mon blog était remarquablement écrit. La traîtresse.
J'observe quand même tout ce qui se passe, la Star'Ac, le Festival de Romans, Wikio.
Le 15 mai, je cale sur Me Eolas. On appelle ça un arrêt. Un bel arrêt n'est-ce pas ? J'en profite pour linker Toreador, dans l'arène vous préférez être copain avec le taureau, le toréador ou les juges ?
J'en viens à l'essentiel, aujourd'hui, j'ai eu un problème. Certains parleront d'automutilation. Je ne sais pas ce qui s'est passé, la tronçonneuse a ripé, je me suis profondément entaillé avec mon outil. A force, ça devait arriver.