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Retour au Panama et perspectives de Transat

Par Crapulax
atlantiqueJe retrouve Jim à Panama City où nous passons une soirée avant de nous rendre le lendemain à Shelter Bay. Je suis heureux de revenir à Panama City et de retrouver son ambiance si particulière. Panaméens nonchalants et passifs; étrangers attirés par la perspective d'une vie plus facile et rémunératrice. Au bar, nous rencontrons d'ailleurs deux jeunes vénézuéliens très représentatifs du genre. Ils sont pilotes d'hélicoptères pour le compte d'une compagnie de pêche au Thon. Leur job consiste à survoler l'Océan et à répérer les gros bancs, afin d'y diriger les chalutiers. Ils sont payés en grande partie en fonction du tonnage pêché. Cette pêche de Cow Boy est bien entendu formellement interdite en Europe, mais au Panama, tout y est permis : Immobilier, Drogue, prostitution et exploitation sauvage de toutes les ressources fleurissent autour de la mine que constitue le Canal.
Les pilotes et Jim m'en demandent un peu plus sur le trajet de notre périple à venir que j'ai eu tout loisir d'étudier ces derniers temps. Schématiquement, ça se passe en trois phases distinctes :
1/ Une quinzaine de jours de près pour la remontée des Caraïbes, l'entrée dans l'Atlantique par le Windward passage entre Cuba et Haïti et la poursuite au Nord Est vers le 40ème nord
2/ A la latitude des Bermudes, on peut espérer toucher des queues de dépressions du Nord qui nous donnerons de l'Ouest. En fonction des conditions, on oscillera entre une route plus ou moins sud, dilemme entre vents et Gulf Stream favorables avec des risques de coups de vents mauvais et celui de se retrouver dans la calmasse plus au sud. Cela devrait durer jusque vers les Açores.
3/ Des Açores jusqu'à Gibraltar, on peut espérer avoir du Nord et Gagner ainsi Gibraltar. Le Passage du détroit devant être abordé avec circonspection en cas de Levante et de courant contraire à son abord
4/ La méditerrannée enfin où aucune tendance forte ne se dessine vraiment. Gibraltar à Hyères entre mauvais coups de vents et pétole probablement.
Cette virée représente 5 200 miles environ en route directe. On peut bien y rajouter au moins 10% en comptant les inévitables louvoiements dûs à l'allure où aux choix météo. Arrondissons à 6000 miles et prenons une moyenne de 5,5 noeuds, ce dont doit être capable le bateau sur un long voyage hauturier, cela nous donner 45 jours de mer.
Avec ces données plus concrètes, le bel enthousiasme de Jim est un peu ébranlé :"45 jours de mer non-stop, c'est assez austère, d'autant que je n'ai presque jamais navigué de ma vie". C'est vrai que vu ainsi, ça peut laisser perplexe....

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