Le corail, dont le nom vient du grec « korallion », fut connu et utilisé dès la préhistoire : des incrustations et des garnitures d’objets en corail ont été découvertes dans des tombes celtes de
la période de la Tène (âge récent du fer).
A l’époque romaine, des centres de travail se trouvaient en Asie mineure, à Smyrne et à Magnésie.
Diverses vertus magiques étaient alors attribuées au corail,
vertus qui se multiplièrent au Moyen Age : détourner du meurtre et par suite, faire cesser les hémorragies, préserver des mauvais génies et donc calmer tempêtes et orages, éloigner les terreurs
paniques et les cauchemars, et aussi guérir les maladies d’yeux et faciliter la sortie des dents. Il fut porté comme amulette pour détourner du « mauvais œil ».
En Italie, les hommes arborent toujours de petites cornes sculptées en corail, et les femmes des boules. Les bijoux en
corail ont été fort à la mode en Occident, de la Renaissance au milieu du XXe siècle ; elles demeurent appréciées en Orient et autour de la
méditerranée, surtout en Italie.
J'ai beaucoup aimé l'articulation de Valérie Claro touchant la magie du corail. Animal et symbiote des milieux marins stricto sensu, le corail est un animal microscopique se construisant tout au long de sa vie une carapace qui, cumulée avec celle de ses millions de congénères, forme un récif corallien
Cependant, le corail seul ne pourrait pas vivre. Il fonctionne en réalité en étroite coopération, en
symbiose avec un végétal microscopique : la zooxanthelle dans
les mers chaudes et le plancton dans les mers froides
Qu’il soit dur, mou, blanc ou coloré, solitaire ou en colonie, le corail est une création pour
le moins atypique de la nature.
En effet, son aspect incroyablement diversifié et sa composition étonnante, en font un animal. Ce que, encore aujourd’hui, beaucoup de gens ignorent!
Il est constitué d’une conglomération de polypes dont le squelette, qu’il produit lui-même, est
fait de calcaire.
S’il fut pierre pour les uns, fleurs pour les autres, ce n’est qu’au XVIIIe siècle qu’un jeune médecin marseillais du nom de Peyssonnel déclara "la fleur de cette prétendue plante n’est au vrai
qu’un insecte semblable à une petite ortie".
Hélas, comme toute découverte scientifique, celle-ci ne fut tout d’abord pas admise, et il fallut attendre que le Hollandais Tremblay remit ses travaux au grand savant Réaumur, pour que celui-ci
en soit convaincu et décide de reconnaître la nature animale de cette "fleur".
Le pouvoir symbolique des coraux.
Connu depuis la préhistoire - on en retrouve les traces peintes dans certaines grottes - ce "produit des Dieux" était déjà utilisé par les Egyptiens, les Grecs et les Romains pour réaliser des
objets et des bijoux.
D’après une légende grecque, Persée trancha la tête d’une gorgone, la posa sur un coussin d’algues qui fut alors inondé de sang. Celui-ci se pétrifia, et créa ainsi le corail qui bientôt se
répandit dans les océans.
Le corail fut aussi durant longtemps l’objet de croyances diverses. Au moyen-âge on cachait dans
sa bourse un morceau de corail, talisman contre la sorcellerie!
On assurait qu’il rendait les récoltes fertiles et éloignait la foudre des bateaux. Considéré par les Tibétains et les Indiens d’Amérique comme une pierre sacrée, il symbolise "l’énergie de la
force vitale" et protège du mauvais oeil.
Celui qui possède du corail rouge vivifie sa circulation sanguine, le corail rose lui, aurait
une influence sur le coeur, siège des émotions. Il protège des carences alimentaires et de la dépression.
Aidant à fixer des images dans notre subconscient, il favorise la méditation. Dans la tradition arabe il était utilisé contre la dysenterie, comme collyre, et même comme dentifrice! Pour les
Chrétiens, il symbolisera bien sûr, le sang du Christ.
Du corail, des coraux.
Le corail, de l’embranchement des Coelentérés, se retrouve sous les formes les plus diverses. C’est néanmoins à partir du corail rouge: Corallium rubrum, que le terme de corail englobe à présent différents groupes d’animaux.
Il existe deux classes de coraux, ceux à 8 tentacules (octocoralliaires), ayant leur propre squelette interne comme le corail rouge, le corail de feu, les gorgones ou les alcyons.
Et ceux aux tentacules multiples de 6 (hexacoralliaires), connu sous le nom de madréporaires, qui sont pour la plupart des animaux coloniaux pourvus d’un squelette externe calcaire.
Chaque polype du corail sécrète un squelette, dur ou mou. Il pourra grandir chaque année de quelques millimètres à plusieurs centimètres.
De toutes les couleurs de l’arc-en-ciel et de formes les plus diverses et inimaginables, les coraux, ouverts en ombelles géantes, en coussins hérissés de pointes, en cornes d’élan, cerveaux,
buissons, branchages, dentelles, labyrinthes, fleurs, fouets…nous offrent une vision infinie et extraordinaire, crée par cette grande dame qu’est la nature !