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Mes recettes culinaires de fauchée

Publié le 04 octobre 2008 par Dunia

Ma cuisine espagnole

Soupe à l’ail à la castillane

Sopa castellana

Dans une émission médicale, dont je n’ai malheureusement plus les références, un médecin soulignait, lorsque le journaliste lui faisait remarquer que manger cinq fruits et légumes par jour coûtait cher, que les anti-cancérigènes les plus puissants sont l’ail, l’oignon et le poireau*, trois légumes à la portée de chaque bourse*. Pour rester en bonne santé, il faudrait manger de l’ail et de l’oignon à tous les repas. Autrefois, l’ail et l’oignon, constituaient le principal aliment de mes ancêtres, des paysans de Castille, région aride, chaude en été mais glaciale en hiver, où sévissaient de fréquentes disettes. Si aujourd’hui je badine devant mon ordinateur, c’est sans doute grâce à ces deux légumes qui ont permis à mes aïeuls de survivre, donc de se reproduire. Un proverbe espagnol, de nos jours un peu désuet -quoique je crains qu’avec les hilarantes farces de Wall Street il revienne à la mode- dit: “Contigo pan y cebolla” ce qui pourrait se traduire par “Je t’aime tant que pour toi je mangerai à vie du pain et de l’oignon” Plus clairement “je t’aime tant que pour toi j’accepterai d’être très très pauvre”. Le pain et l’oignon cru étaient également les aliments de base des égyptiens de l’antiquité. Leur médecine utilisait aussi en abondance l’ail et de l’oignon pour lutter contre diverses maladies. A cause de leurs nombreuses qualités nutritives et médicinales, les égyptiens considéraient ces deux plantes comme divines.

Aujourd’hui, je vous délivre la recette de la sopa castellana, une soupe à l’ail dont se nourrissaient les humbles paysans du moyen âge du centre de l’Espagne -et peut-être même avant- que de nos jours, dans de nombreux restaurants gastronomiques espagnols, l’on sert sans honte, et même en grande pompe, dans des assiettes en terre cuite. A cause de son austérité qui ne manque pas de saveur permettant de manger sobrement en réjouissant les papilles malgré l’absence de viande et le peu de légume, dans quelques contrées de Castille, cette soupe est traditionnellement consommée durant les semaines du carême et entre les processions de Pâques.

Certaines personnes, ou chef cuisiniers renommés, l’enrichissent de jambon serrano ou de chorizo. Dans mes recettes culinaires de fauchées, je vous délivre l’authentique et sobre recette de la soupe castillane, celle qui ne comporte pas de viande. Elle n’en est pas moins délicieuse. Vous pouvez tout de même l’a rendre plus goûteuse et nourrissante en la préparant avec du bouillon de bœuf plutôt qu’à l’eau, ou en y ajoutant du jambon serrano, de Parme, ou tout autre jambon cru, ainsi que du chorizo ou de la merguez. Niveau assaisonnement, le poivre, le clou de girofle et le laurier lui siéent également très bien. Si vous appréciez beaucoup l’ail, n’hésitez pas a en mettre 10 gousses ou plus par litre d’eau. Si vous n’aimez pas l’oeuf, vous pouvez vous en passer. Cependant, avec un oeuf elle constitue un excellent repas qui, accompagné d’une salade ou fini par un fruit en dessert, ne vous aura pas coûté cher. En hiver, en entrée, elle donne aussi un sérieux coup de fouet, et apporte un grand réconfort après une longue promenade au froid.

** Euh… concernant le prix des légumes qui seraient à la portée de chaque bourse, je suis d’accord avec ce médecin concernant l’ail et l’oignon, un peu moins pour le poireau, car en Suisse il est souvent hors de prix. De plus une fois cuit, il ne reste plus grand chose à se mettre sous la dent, ce qui me freine souvent d’en acheter. Je suppose que ce monsieur ignore ce qu’est tenir un budget vraiment serré.

Sopa castellana (sobre recette de base pour ultra-fauchés)

Ingrédients pour 4 personnes

- Pain rassis 350g ou plus

-6 gousses d’ail

-4 à 5 cuillères à soupe d’huile

-4 œufs

-1 cuillère à café -ou plus- de paprika doux

-1 litre d’eau

-Sel

Préparation

Je coupe le pain rassis en tranches pas trop épaisses. Je pèle l’ail et le coupe en lamelles que je jette dans l’huile chaude. De temps en temps je le remue. Attention l’ail BRÛLE TRÈS VITE! Ne sortez pas de la cuisine faire autre chose. Dans une autre casserole je fais chauffer l’eau. Quand l’ail commence à dorer, je le retire de l’huile, le réserve, j’ajoute le pain dans l’huile chaude ou j’ai doré l’ail. Je dore également le pain en remuant puis ajoute le paprika doux. Attention le paprika brûle aussi rapidement! Restez vigilant! Je verse l’eau chaude, ajoute l’ail que j’avais réservé, et je sale. Je laisse frémir durant cinq minutes puis j’ajoute les œufs. Quand ils sont pochés, je sers très chaud. Délicieux, à condition bien sûr, d’aimer le pain trempé de soupe, chose inhabituelle de nos jours. Cependant, avec la crise annoncée, il va peut-être falloir se réhabituer à aimer des saveurs et des consistances dont nous n’avions plus l’habitude.

Hier soir, j’ai préparé ce repas sans ajouter rien d’autre que les ingrédients indiqués dans la base de la recette pour ultra-fauchés, et je me suis régalée. Merci les ancêtres!

Soupe à l'ail castillane

La délicieuse et typique soupe castillane que j’ai mangée hier soir, avec son pain cuit et l’œuf poché -en l’ocurrence il était presque dur-. En Espagne on dit de cette soupe “el pan hace la carne” -le pain fait la viande- car il est assez rare que l’on cuise le pain dans le bouillon, tel un morceau de viande, comme c’est le cas dans cette recette. De plus, comme auparavant il a été doré dans l’huile et retourné dans le paprika, il rappelle un peu le goût du chorizo.


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