Magazine

Jeanne d’Arc

Publié le 03 octobre 2008 par Mystique

Il faut reconnaître que dans le monde catholique, mieux que partout ailleurs, on a su rendre à Jeanne de solennels hommages. Dans les milieux croyants, on la loue, on la prie après l'avoir béatifiée. De leur côté, les républicains libres penseurs ont contribué à fonder en son honneur une fête annuelle, une fête nationale, qui est en même temps celle du patriotisme. Mais, dans un camp comme dans l'autre, on n'a guère réussi à comprendre le véritable caractère de l'héroïne, à saisir le sens de sa vie.jeannedarc.jpg

L'histoire de Jeanne est comme une mine inépuisable d'enseignements, dont on n'a pas mesuré toute l'étendue, dont on n'a pas tiré tout le parti désirable pour l'élévation des intelligences, pour la pénétration des lois supérieures de l'âme et de l'univers.

rouen033.jpg

Il est, dans cette vie, des profondeurs qui peuvent donner le vertige aux esprits mal préparés ; on y rencontre des faits susceptibles de jeter l'incertitude, la confusion, dans la pensée de ceux qui n'ont pas les données nécessaires pour résoudre ce problème grandiose. De là, tant de discussions stériles, tant de polémiques vaines. Mais, pour celui qui a soulevé le voile du monde invisible, la vie de Jeanne s'éclaire, s'illumine. Tout en elle s'explique, se comprend.

En effet, parmi ceux qui louent l'héroïne, combien de points de vue divers, combien d'appréciations contradictoires ! Les uns cherchent, avant tout, dans sa mémoire une illustration pour leur parti ; d'autres, par une glorification tardive, songent à dégager certaine institution séculaire des responsabilités qui ont pesé sur elle.

domremy2.jpg
domremy2.jpg

Il en est qui ne veulent voir dans les succès de Jeanne que l'exaltation du sentiment populaire et patriotique.

On peut se demander si, à ces éloges qui montent de tous les points de la France vers la grande inspirée, il ne se mêle pas bien des intentions égoïstes, et des vues intéressées. On pense à Jeanne, sans doute, on aime Jeanne, mais, en même temps, ne pense-t-on pas trop à soi-même ou à son parti ? Ne cherche-t-on pas, dans cette vie auguste, ce qui peut flatter nos sentiments personnels, nos opinions politiques, nos ambitions inavouées ? Bien peu d'hommes, je le crains, savent se hausser au-dessus du parti pris, au-dessus des intérêts de caste ou de classe. Bien peu cherchent à pénétrer le secret de cette existence, et parmi ceux qui l'ont pénétré, aucun, jusqu'ici, sauf en des cas restreints, n'a osé élever la voix et dire ce qu'il savait, ce qu'il voyait et comprenait.

Quant à moi, si mes titres sont modestes pour parler de Jeanne d'Arc, du moins il en est un que je revendique hautement. C'est d'être affranchi de toute préoccupation de parti, de tout souci de plaire ou de déplaire. C'est dans toute la liberté de ma pensée, dans l'indépendance de ma conscience, libre de toute attache, ne cherchant, ne voulant en tout que la vérité, c'est dans cet état d'esprit que j'aborde ce grand sujet, et vais rechercher le mot du mystère qui plane sur cette destinée incomparable.

diversnouusb053.jpg

Debout, les yeux en pleurs, elle prête l'oreille

A quelque messager des cieux !


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Mystique 6 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte