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Energies renouvelables et emplois.

Publié le 06 octobre 2008 par Kak94

Des millions d'emplois verts à créer

Lancé lors d'une conférence de presse à New York le 24 septembre, le rapport « Green jobs: towards decent work in a sustainable, low carbon world » de l'ONU recense le potentiel de « l'éco-économie » et de la création d'emplois verts au niveau mondial. Le seul secteur des énergies renouvelables pourrait créer plus de 7 millions d'emplois d'ici 2030.

Comment la transition vers une économie plus « verte » sera-t-elle concrètement reflétée dans le monde du travail? Plusieurs organisations tentent de répondre à la question, à travers ce rapport commun*, mené par l'OIT, le PNUE, la Confédération syndicale internationale (CSI), et l’Organisation internationale des employeurs (OIE). Reprenant le concept « d'éco-économie », inventé par Lester Brown, le rapport démontre que la lutte contre le changement climatique est potentiellement créatrice de millions d'emplois à travers le monde. Le constat n'est pas nouveau, mais l'étude chiffre pour la première fois le nombre précis d'emplois potentiels ou existants par secteur et par zone géographique. En Chine par exemple, 600 000 personnes sont déjà employées dans des produits de fabrication et d'installation d'énergie solaire tels que les chauffe-eau solaires ; au Nigeria, une industrie de bio carburants basée sur les récoltes de manioc et de canne à sucre pourrait employer 200 000 personnes ; l'Inde pourrait créer 900 000 emplois d'ici 2025 grâce à la gazéification de la biomasse, en Europe et aux Etats-Unis, le secteur du bâtiment pourrait créer de 2 à 3,5 millions d'emplois verts supplémentaires...

Plusieurs millions d'emplois dans les renouvelables

Au plan économique, le marché des énergies renouvelables représenterait, selon le PNUE, entre 40 et 78 milliards de dollars par an d’ici 2010. Le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) estime de son côté que les technologies liées à l’efficacité énergétique pourraient atteindre 87 milliards de dollars sur les trente prochaines années. En Europe,  le secteur des renouvelables devrait créer, à l’horizon 2010, 1 million d’emplois, dont une majorité en Allemagne, premier producteur mondial.Ces dernières années, 2,3 millions de personnes ont trouvé du travail dans ce seul secteur, souligne le rapport, et le potentiel  d'emplois pourrait grimper jusqu'à 2,1 millions dans l'éolien et 6,3 millions dans le solaire thermique d'ici 2030.

A qui profitent les green jobs?

Le nouveau rapport des Nations Unies chiffre le marché mondial des produits et services environnementaux à 1370 milliards de dollars par an actuellement, et prévoit qu'il pourrait atteindre à 2740 milliards de dollars vers 2020. La moitié de ce marché concerne l'efficacité énergétique et l'autre moitié les transports durables, l'approvisionnement en eau, l'assainissement et la gestion des déchets. « En Allemagne par exemple, la technologie environnementale devrait quadrupler pour atteindre 16% de la production industrielle vers 2030, l'emploi dans ce secteur surpassant celui des grandes industries du pays, à savoir l'automobile et les machines-outils », anticipe l'étude.
Bien qu'il se veuille optimiste sur la création des « green jobs », le rapport souligne que trop peu d'emplois verts sont créés dans les pays les plus vulnérables. De fait, ces emplois peuvent exiger des compétences spécifiques, existant dans les grands pays émergents (Inde, Brésil, Chine) mais bien moins dans les « PMA » (pays les moins avancés). La moitié des 2,3 milliards d’emplois de la planète se trouve aujourd’hui dans le monde développé et rien ne prouve que le « verdissement » de l’économie permette de faire évoluer la tendance.  Enfin, un « emploi vert » n'est pas forcément synonyme de travail décent, toute comme une « entreprise verte » n'est pas toujours une « entreprise socialement responsable »... Le volet social de cette nouvelle économie reste aujourd'hui une inconnue, mais, prévient Achim Steiner, président du Pnue : « Une économie durable ne peut plus externaliser ses coûts environnementaux et sociaux (...) Les emplois verts doivent donc être des emplois décents ».

*« Green jobs: Towards decent work in a sustainable, low carbon world » (Emplois verts: Vers un travail décent dans un environnement durable à faible taux de carbone)

Véronique Smée
source : http://www.novethic.fr/novethic/v3/article.jsp?id=117990&newsletter=ok&cat=article_entreprise

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