RELATION ENTRE CONSCIENT ET INCONSCIENT
Ce qui vient d'être vu nécessite de revoir le comportement que
l'on pourrait adopter dans le but d'établir une relation entre le Moi et l'inconscient.
L'attitude habituelle lorsqu'on ressent plus ou moins intuitivement que l'inconscient recèle des vérités ou des informations jusque la inaccessibles ou attribuables à d'autres, consiste à
rigidifier le Moi.
Dans ce cas la conscience se fige et toute émergence d'images en provenance de l'inconscient est bloquée. Dans ce cas le moi s'arroge le pouvoir sur l'inconscient qui ne tardera pas à réagir de
manière imprévisible.
L'attaque sera d'autant plus aiguë et le moi d'autant plus
submergé qu'il résistera plus durement. La partie de la psyché utilisable jusque la fera soudainement défaut et laissera le champ libre à l'Anima ou l'Animus qui s'exprimera de manière autonome à
l'insu et à la stupéfaction du moi.
Dans ce cas le moi ne peut se défendre qu'en prenant conscience de sa faiblesse en face des puissances de l'inconscience et en se L'AVOUANT.
En adoptant cette attitude la rencontre avec l'inconscient n'est
pas située sur le plan de la force et celui ci ne réagit pas comme s'il était sollicité violemment ou provoqué.
Il peut paraître surprenant de donner à l'inconscient une image proche de celle d'une personne. Bien sur il n'en est rien.
En fait l'inconscient entretien une relation permanente avec le Moi, bien que celle-ci soit rarement perçue , elle est toujours présente.
Elle est proche de ce qui se passe en diabétique lorsque l'on s'intéresse aux aliments en fonction de ce que l'organisme peut assimiler.
Le but est d'entretenir un lien permanent entre le combustible
alimentaire et ce que l'organisme peut accepter afin d'entretenir l'état hémostatique du corps. Dans ce cas, l'équilibre est respecté et aucun organe ne manifeste de rejet imprévisible et
violent.
Cela signifie qu'il faut à la fois tenir compte de la qualité de ce qui est ingurgité et de la capacité qu'à l'organisme à accepter ce qu'il reçoit.
D'un échange équilibré naît une production d'énergie qui accroît
la capacité d'action de la totalité psycho-organique de l'être humain.
Cette comparaison est toutefois un peu insuffisante, mais elle suggère l'idée que RIEN ne peut être ignoré sans conséquences. Lorsque le refus que le Moi exerce dans une confrontation avec
l'inconscient prend une telle ampleur, il peut s'installer des troubles graves et durables.
A ce moment l'Anima et L'Animus ne peuvent plus exercer leur
fonction de relation entre conscient et inconscient et deviennent des complexes autonomes.
En fait tant qu'Anima et Animus ne sont pas ces facteurs de relation ils restent des complexes autonomes dont les manifestations sont conditionnés par la plus ou moins grande rigidité de
l'ego.
Ce sont des agents de perturbation qui échappent à la volonté du
Moi et agissent de manière autonome. D'ailleurs ce concept de complexe avait été proposé par Jung au début de ce siècle, et s'il a pris un sens utilisé dans le langage courant, c'est que ce
phénomène a été observé partout.
Plus une personne a de complexes, plus elle est phagocytée par eux, et plus comme on le disait au moyen-âge elle est "possédée".
Si nous acceptons l'effort de prendre conscience des contenus inconscients, des contenus personnels d'abord, puis des fantasmes qui émanent de l'inconscient collectif, nous établissons la relation entre le moi et l'inconscient, nous accédons aux données des contenus de l'inconscient, et nous pouvons aussi parvenir aux racines des complexes, ce qui entraîne la disparition du phagocytage mentionné plus haut.
La personne retrouve alors la maîtrise de son Moi et l'Anima
peut-être utilisé comme un lieu de rencontre, un pont établit entre le Moi et les contenus inconscients.
Ce n'est que par l'intérêt que l'on porte aux rêves ou aux fantasmes, de façon active, que certaines constantes et une ligne directrice apparaissent au sein de l'incohérence apparente des images
produites par l'inconscient.
L'inconscient n'a aucune intentionnalité, et pourtant il s'élabore en fonction d'un processus qui en tant que tel génère une certaine énergie qui si elle s'élabore a l'insu du conscient pourra le
submerger.
Le Moi doit être patient et surtout persévérant dans son désir de rencontrer les contenus inconscients. Mais dés que ce processus est mis en œuvre, chaque petit pas que nous faisons à travers les
différentes phases du processus nous permettent de franchir le pas suivant en s'appuyant sur les acquisitions du pas précèdent.
C'est ainsi que lentement la cohérence et une direction se
dégagent des images produites par l'inconscient. Dans un premier temps, la personne a tendance introvertie n'aura pas d'autre solution que d'observer les processus en œuvre au sein de sa propre
psyché.
La personne à tendance extravertie elle, devra porter davantage d'attention à toutes les projections que peuvent faire les personnes de son entourage, et par là elle pourra commencer à découvrir
les siennes.