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Les archetypes (03)

Publié le 06 octobre 2008 par Osmose

LE COMPLEXE MATERNEL DE LA FILLE

Le complexe maternel de la fille à tendance à engendrer soit une hypertrophie soit une atrophie de la féminité. Dans le cas de l'hypertrophie cela signifie un renforcement des instincts féminins et tout d'abord de l'instinct maternel.
L'aspect négatif étant que l'unique but peut n'être que l'envie d'avoir des enfants.
Dans ce cas l'homme fait figure "d'accessoire" il n'est qu'un instrument de procréation et est rangé à coté d'autres accessoires tout aussi utiles que les meubles ou les ustensiles de cuisine.

La personnalité est elle-même quelque chose d'accessoire, elle est plus ou moins inconsciente, car la vie est vécue à travers les autres du fait de cette inconscience, et on leur devient par là quasi identique.
Cette femme s'accroche à ses enfants, car sans eux elle n'a aucune raison d'être. Dans ce cas c'est ce que Jung appelait l'Eros (désir érotique, la passion du sensuel) n'est développé qu'a travers la relation maternelle, mais sur le plan personnel il demeure inconscient.

Et cet Eros absent finit toujours par s'exprimer sous forme de puissance. Là ou l'amour est absent la puissance s'installe à la place du vide.
Ce type de complexe maternel projette son instinct maternel avec force au prix de la personnalité propre ainsi qu'au détriment de la vie personnelle de ses enfants. Un tel type peut-être tour à tour sans scrupule ou bien dans un état d'accord profond et simple avec la nature, mais ce qui domine c'est l'ignorance et l'inconscience de ce que cela entraîne.
A l'inverse ce type de complexe peut entraîner une extinction de l'instinct maternel, et apparaît ainsi comme substitut un débordement de l'éros qui amène presque toujours une attitude inconsciente d'inceste à l'égard du père.

Ce peut-être soit une projection de la part de la fille ou bien la projection de l'Anima du père qui crée un lien incestueux.
Un tel type adore les situations exaltantes et existantes et porte un grand intérêt aux hommes mariés, pas vraiment pour leur bien être mais plutôt parce que cela permet de troubler l'équilibre d'un couple, ce qui est en fait le but (inconscient) premier.
Lorsque ce but est atteint l'intérêt disparaît à cause du manque d'instinct maternel et une nouvelle "Proie" est aussitôt recherchée. Ce type est remarquable quant à l'inconscience de la signification de ses actes, ce qui pour un homme dont l'éros est faible permet une étonnante projection de l'Anima.
Pour en revenir au premier cas où l'éros est faible, il en résulte pour la fille une identité avec la mère et par conséquent une paralysie de ses entreprises féminines.

La fille projette sa personnalité sur la mère, ceci d'autant plus facilement qu'elle est inconsciente de son univers personnel d'instincts, instinct maternel et éros.
Chez ses femmes, tout ce qui rappelle la maternité les liens personnels ainsi que leur propre revendication érotique fait naître en elles un sentiment d'infériorité, ce qui les renvoie naturellement vers la mère qui a leurs yeux a l'air de vivre de façon parfaite ce qui leur parait inaccessible.

Dans ce contexte la mère parait avoir une super personnalité. Elle est inconsciemment admirée par sa fille et la mère a l'air de vivre ainsi tout ce que sa fille pourrait vivre, à la place de celle-ci.
La fille elle, s'attache à sa mère inconsciemment elle pense devenir un tyran pour elle, tout en gardant un masque de parfait dévouement et de loyauté à son égard. Son existence est sans consistance, elle donne l'impression de donner son énergie à sa mère dont elle prolonge l'existence.

Une telle femme n'est pas pour autant étrangère au mariage. En dépit ou a cause de son évanescence elle se rend attirante tant elle parait vide, ce qui permet à un homme de supposer lui trouver tout ce qu'il désire, du moins tout ce qu'il projette.
En cela il est aidé par l'inconscience qu'à la femme de sa propre personnalité ce qui fait qu'elle peut "aspirer" toutes les projections masculines. Ce qui comble l'homme au delà de toute espérance.
Le caractère univoque et déterminé de l'homme trouve dans ce cas une situation apaisante car il ne rencontre rien de trouble dans le comportement de la femme, sinon que celle-ci peut manifester un sentiment d'infériorité qui prendra l'allure de l'innocence blessée.

Ceci permettra à l'homme de jouer le rôle avantageux de la supériorité et de l'indulgence d'une manière chevaleresque en faisant remarquer la faiblesse féminine bien connue... (même si la aussi ce sont des projections qui pour une bonne part interviennent, heureusement il n'en sait rien).

Jusqu'au jour ou il découvrira que sous cette délicieuse innocence c'est sa belle-mère qu'il a épousée.
L'état d'inconscience à l'égard de sa propre personnalité rend une telle femme particulièrement attirante, tellement elle peut s'abandonner.
En fait elle est un prolongement de sa mère et ne sait pas du tout ce qui lui arrive quand un homme l'approche.
L'homme le plus doux passe pour un fougueux ravisseur de femmes, ce qui n'est pas sans augmenter sa motivation, car après tout le mythe de Pluton enlevant Perséphone à sa mère Demeter sommeille toujours au tréfonds de la conscience .

Un autre type de complexe se manifeste également sans pour autant être assujetti à une accentuation ou une paralysie des instincts. Il s'agit d'une défense contre la puissance ressentie comme une écrasante de la mère.

Le comportement consiste à tout adopter, pourvu que ce ne soit pas comme la mère. Ceci est du à une fascination, sans être identification pour autant, et à une mise en valeur de l'Eros, qui pourtant s'épuise dans une certaine résistance contre la mère.
La fille sait parfaitement tout ce qu'elle ne veut pas être, par contre discerner ce que pourrait être son chemin lui est beaucoup plus difficile.
Ses instincts sont dirigés vers la mère de façon dans une forme définitive, ce qui l'empêche de se bâtir une vie personnelle.

Si elle arrive tout de même à rencontrer un homme ce sera pour fuir sa mère, ou alors elle rencontrera un homme qui aura des traits de caractère voisins de ceux de sa mère. Les processus instinctuels rencontreront des difficultés.
La sexualité pourra être bloquée, ou encore elle refusera les enfants, ou bien ce qu'exige la vie commune provoquera chez elle impatience et irritabilité.

Car ce qui domine chez ce type de complexe c'est la prééminence de la lutte contre la toute puissance maternelle sous toutes ses formes.

Dans ce cas, la fille ne peut manifester aucun intérêt envers les différentes propriétés de l'archétype-mére comme la famille, la société, les conventions etc..
Cette attitude de défense contre la mère peut susciter un développement spontané de l'intelligence en vue d'instaurer une sphère ou la mère ne figure pas.
Cela devient un besoin personnel, mais ne sera en aucun cas effectué en l'honneur d'un homme. Cela permet de briser la toute puissance de la mère, par un savoir supérieur, une critique intellectuelle aiguisée qui favorise le rejet.

Tout ceci va de pair avec le développement de l'Animus. Les archétypes ne soulèvent pas de questions d'ordre scientifique ou philosophique mais relèvent d'un besoin impérieux d'hygiène mentale. Ils correspondent à nos valeurs les plus élevées et les plus fondamentales. Sans eux toutes les richesses de l'âme humaine sombreraient dans l'inconscient, et la psyché ne pourrait se référer qu'aux seules valeurs rationnelles, c'est à dire uniquement à celles partagées collectivement, ce qui ne pourrait mener qu'à une forme de conscience banalisée d'où toute forme de créativité finirait par être bannie par le renforcement de tous les aspects doctrinaires et dogmatiques qui ne forcent à croire que ce qui est raisonnable.

La raison étant une vertu trompeuse qui n'admet pas ce que l'on sait déjà, et qui recouvre d'une chape de béton tout ce qui serait nécessaire de comprendre. Ce qui entraîne qu'une raison prédominante finit toujours par devenir pur intellect, remplaçant ainsi toutes les manifestations de la vie par des doctrines, ou l'homme n'est plus perçu tel qu'il est mais ressemble à un mirage.
Le monde des archétypes doit rester conscient et c'est par lui que l'homme garde ses racines. Et c'est garce à ces images primordiales que l'homme fonde les civilisations

Sans les archétypes perçus consciemment la vie ressemblerait à une étable. Le fait de couper le contact avec les énergies inhérentes aux archétypes renvoie le pouvoir de fascination qu'ils portent dans l'inconscient et l'homme devient la proie de son ego et de ses jugements éthiques.
Ce qui ne veut pas dire que la raison soit à bannir, car si elle est la lumière de l'esprit humain elle n'a de sens que par l'ombre qui lui fait face, et cette ombre renferme tout le pouvoir créateur des archétypes. La vie ne peut subsister qu'à travers un équilibre dynamique de ses deux tendances fondamentales. Le rationnel s'oppose en le compensant à l'irrationnel.
Pour en revenir au complexe maternel, nous avons déjà vu que chez l'homme, il ne peut jamais être "pur" car il est toujours altéré par l'archétype de l'Anima, d'où il résulte que les affirmations de l'homme sur la mère sont toujours teintées d'affects perturbateurs.

Chez la femme par contre la faculté d'examiner les effets de l'archétype maternel proprement dit est possible à condition toutefois, pour que cela réussisse, que ne se soit pas développé d'Animus compensateur.
Dans le cas de l'éros débordant qui provient la plupart du temps d'une réaction contre une mère purement instinctive et dévorante, une mère qui réduit l'homme à un reproducteur et un esclave du travail, la fille en mettant l'accent sur l'éros s'adresse à l'homme en essayant de le soustraire au poids écrasant de l'aspect féminin uniquement maternel.

Elle agit là où elle sent le poids écrasant de cet aspect maternel et essaye d'extraire l'homme de sa torpeur, de son confort paresseux qu'il prend volontiers pour de la fidélité. Ce confort trompeur amène à l'inconscience de la personnalité propre, où le mariage réduit l'un et l'autre partenaire à n'être qu'un "Papa" et une "Maman", d'ailleurs les époux se donnent également mutuellement ce titre.
C'est là l'aspect dévastateur de ce type de mariage qui endort complètement le développement de la personnalité propre en la reléguant une fois pour toute dans l'inconscient. Les deux partenaires s'identifient à leur rôle de parents un point c'est tout.

Dans cette situation la femme dont la fonction érotique est puissante intervient en produisant un conflit moral chez l'homme qui par là possède le moyen de découvrir sa propre personnalité.
On pourrait bien sur se demander ce qui peut pousser à devenir plus conscient. Il n'existe peut-être pas de réponse catégorique et définitive sur cette question, on peut suggérer que tout au long de son évolution l'homme apparaît comme l'être le plus doué pour parvenir à cette conscience de l'univers des étoiles et des galaxies comme à celle de la nature, conscience qui, si elle était absente ferait que le monde ne soit jamais advenu, ce qui serait intolérable au Créateur qui crée A TRAVERS la conscience humaine.
Aucune conscience ne peut exister sans distinction des contraires. Le Verbe créateur, le principe paternel du logos, dans une lutte sans fin s'arrache à la chaleur et à l'obscurité maternelle, à l'inconscience et à l'indifférenciation.

Ce combat ne recule devant aucune souffrance afin que puisse naître le Différencié porteur de Sens. Au commencement Mère et Père sont un et redeviendront un à la fin.
La conscience impose la reconnaissance de cette autre polarité qu'est l'inconscient en tenant compte de lui. De cette dualité est issue toute création, tout ce qui peut rendre significatif la présence d'un être humain en un lieu quelconque, l'extirper du néant par un acte intérieur de réconciliation totalisante, un acte créateur de Monde à l'image du Créateur, où cette création élève la conscience à la compréhension des relations de toutes les composantes entre elles dans une totalité harmonieuse que l'ego et son vocabulaire ne peuvent appréhender sans la réduire.

Le seul péché originel est l'inconscience et l'ignorance de la dualité. Cette ignorance empêche la réconciliation des deux pôles de l'être humain et par là empêche, homme ou femme, de devenir Père et Mère à la fois, d'être cet Un à l'image de Dieu. Il reste ainsi dans un état de non différenciation avec la matrice maternelle et ne peut établir que des relations matricielles avec des semblables.

Dans cette situation il n'est, et ne sera jamais un être humain.
Ce développement était nécessaire à la compréhension de ce que l'éros exacerbé d'une femme peut engendré dans la psyché masculine. Le conflit intérieur qui prend naissance chez l'homme par cette rencontre avec ce type de femme génère de puissantes énergies émotionnelles, un feu brûlant et producteur de lumière qui consume tout ce qui est superflue et insignifiant.
L'émotion ainsi créée est la principale source d'où peut jaillir la conscience, transformant ainsi l'inertie en mouvement. La femme qui jette un tel trouble n'est vraiment destructrice que dans les cas pathologiques.

Dans les cas normaux elle est une perturbatrice saisie elle-même par la perturbation ; en tant qu'agent de transformation elle est aussi transformée. Le feu qu'elle porte jette une lumière sur tous les protagonistes ainsi que sur elle-même.
Ce qui au début était une perturbation devient un processus purificateur et transfigurant, d'où l'insignifiant s'évapore totalement. Mais cette femme peut demeurer sourde et inconsciente quant à sa fonction cathartique, et les processus qu'elle engendre amèneront sa destruction. Elle périra par l'épée qu'elle apporte. alors que la conscience la transforme en rédemptrice.
Dans le cas de l'identité avec la mère, qui s'accompagne de la paralysie des instincts personnels et leur projection sur la mère, il existe une possibilité que le "vase vide" qu'offre une telle femme est dépendante de cette projection car sans l'homme elle n'a aucune chance de se trouver elle-même et il faut donc qu'elle soit "enlevée" à sa mère.

De plus et pendant un temps assez long, il lui faut jouer le rôle qui lui est imparti c'est à dire ressembler au plus prés à cette projection qu'effectue l'homme sur elle, et cela jusqu'à l'écœurement.
Car un complexe ne peut-être surmonté de façon effective que lorsqu'on l'a épuisé en le vivant complètement, pour le vider de tout contenu . Dans ce cas il lui sera peut-être possible de découvrir qui elle est.
De telles femmes peuvent être des épouses exemplaires pour des hommes dont la personnalité s'identifie complètement à la Persona, et qui par conséquent sont totalement inconscient du reste de leur personnalité. Comme ces hommes ne représentent qu'un masque, il faut que leur épouse soit une digne accompagnatrice.


Cependant ces femmes peuvent posséder des talents de valeur qui n'ont pas pu se développer à cause de l'ignorance de leur personnalité, et par conséquent elles peuvent opérer une projection de cette qualité sur un époux qui en est dépourvu, et cela à un point tel qu'il peut donner l'impression de subitement s'élever vers les plus hauts sommets. Dans ce cas, cherchez la femme et vous comprendrez le pourquoi de cette transformation.

L'homme qui vit cette situation se trouve teinté d'une aura extraordinaire qui survalorise le mâle. Le vide que propose ce type de femme est lié au puissant mystère de ce qu'il y a d'insaisissable dans la féminité.
A son sujet un homme peut tout dire, ou ne rien dire, il est happé par cet abysse sans fond et la béatitude l'envahit, ou alors il n'en fait rien et là il perd toute chance de pouvoir découvrir un jour sa véritable nature masculine.
Le premier reste totalement sourd à n'importe quel raisonnement qui tenterait de lui ravir sa béatitude, le second totalement hermétique à une explication qui l'apaise.
L'homme capitule et reste sur le seuil du royaume de la Mère sans pouvoir jamais aller au-delà.


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