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Paso Doble n°90 : Economies au bord de la crise de nerfs

Publié le 06 octobre 2008 par Toreador

A las cinco de la manana…

L’étalon crise

L’étalon de 2008, c’est souvent la crise de 1929, lorsqu’on s’y réfère dans les médias. Et pourtant, paradoxe, si l’on regarde les leçons qui furent tirées, le diagnostic est aux antipodes. En effet, à la suite du mardi noir, il fut décidé aux Etats-Unis de séparer les banques d’affaires des banques de détail pour éviter que ces dernières n’utilisent les dépôts pour spéculer sur les marchés. Il s’agissait d’empêcher pour l’avenir qu’une crise spéculative ruine les petits épargnants.

La surprise de 2008 est que le gouvernement américain a pris exactement le contre-pied de cette approche, en s’appuyant sur la modification de la législation américaine entérinée sous Clinton et en autorisant le rachat de banques d’affaires par des banques de dépôt. Les fameuses banques d’affaires indépendantes « à l’américaine », héritage de 1929, vont disparaître. Nous verrons si, une fois la crise passée, le rachat de Merryll Lynch par Bank of America apparaîtra aussi judicieux…

Autre inversion, sans doute très bonne celle-ci, alors que la crise de 1929 avait été marquée du sceau de l’attentisme de la Fédéral Reserve, celle-ci refusant de renflouer le secteur bancaire, celle de 2008 aura contrasté avec l’activisme américain.

Ironie du sort, c’est l’Europe qui ne réagit pas. Alors même que ce serait, pour les institutions européennes, le moment idéal pour démontrer leur plus-value, ce sont les solutions nationales qui prévalent. L’Irlande, puis l’Allemagne et le Royaume-Uni ont fait cavaliers seuls.

La crise mutante

Dernier point à souligner : le choc des subprimes est un choc asymétrique. Il ne s’agit pas d’une crise mondiale, mais bien d’une crise occidentale. On n’entend nulle part les banques chinoises ou indiennes s’inquiéter pour leur avenir. C’est peut-être le plus grave dans la crise actuelle : elle profite à certains, ce qui n’encourage évidemment pas à un traitement mondial de la crise.

Pour toutes ces raisons, il convient de traiter avec précaution cette crise protéiforme qu’on a tendance à réduire aux simples subprimes. Crise immobilière, crise des matières premières, inflation, faible croissance voire récession, hausse des prix de l’énergie, crise financière : les outils monétaires et budgétaires n »‘nt jamais été  confrontés à une crise de cette complexité. La tentation est grande de traiter le plus urgent, mais il n’empêche que c’est le déséquilibre qui caractérise tous les marchés simultanément.

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