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Les gigolos au cinéma

Publié le 07 octobre 2008 par Chictype

« Tu es une pute ! », s’écrie Isabelle Carré, dégoûtée, lorsqu’elle découvre que son mari (Eric Caravaca) vend ses charmes dans “Cliente”, de Josiane Balasko. Même si la prostitution féminine est plus courante à l’écran, on peut dénombrer quelques gigolos dans l’histoire du cinéma. Petit panorama d’hommes à femmes friquées.

Richard Gere dans American Gigolo, de Paul Schrader (1980) : le plus narcissique

Dans des costards sur mesure qui mettent en valeur ses charmes, Julian (Richard Gere) est un pro manucuré qui sait donner le plaisir qu’on attend de lui. Très mâle et juste vulgaire ce qu’il faut, il se prostitue comme d’autres sont trader ou agent immobilier. Mais chez ce moralisateur de Schrader, on ne peut pas vendre son corps sans payer un jour ou l’autre…

Gad Elmaleh dans Hors de prix, de Pierre Salvadori (2006) : le plus romantique

Comment subvenir, quand on est sur la paille comme Jean, à tous les caprices d’Irène (Audrey Tautou), la cocotte de luxe qui se tape des vieux ? En se tapant des vieilles. Dans cette comédie sentimentale toute de caviar et de soie, on ne tapine pas. On se fait entretenir avant de découvrir le grand amour, celui qui n’a pas de prix.

David Bowie dans Gigolo, de David Hemmings (1979) : le plus dandy

Dans cette réalisation de l’acteur de Blow-up, d’Antonioni, Bowie incarne un jeune noble qui préfère coucher avec des rombières plutôt que de trouver un boulot dans le Berlin de la république de Weimar. Le film, faussement sulfureux et décadent, est vraiment mauvais, mais, autour du bellâtre en smoking, le casting féminin est surprenant : Sidney Rome, Kim Novak et Marlène Dietrich pour sa dernière apparition à l’écran dans le rôle d’une baronne qui chante Just a gigolo!

John Voight dans Macadam Cow-boy, de John Schlesinger (1969) : le plus gamin

Pauvre Joe Buck, (bien) monté à New-York de son Texas natal pour faire fortune en faisant « la pute »… Pathétique cow-boy qui découvre que même vendre son seul bien (son corps) n’est pas si facile… En étalon un peu neu-neu, John Voight est poignant.

Daniel Auteuil dans Mauvaise Passe, de Michel Blanc (1999) : le plus concret

Un gigolo agrégé et écrivain ! Venu à Londres pour écrire un roman, Pierre devient escort boy parce qu’il a 40 ans et a besoin de changement ! Et il aime ça, l’inconnu, les nuits moites, le plaisir qui rapporte… avant de découvrir que la chair est d’autant plus triste quand elle est tarifée.

William Holden dans Sunset boulevard, de Billy Wilder (1950) : le plus cynique

Un cadavre dans une piscine : voilà comment on finit quand on a cru pouvoir profiter des faveurs d’une vieille star recluse dans sa villa et ses souvenirs. C’est l’occasion qui fait le gigolo dans ce chef-d’œuvre de Billy Wilder où la « cliente » est folle à lier.

Jude Law dans AI, Intelligence artificielle, de Steven Spielberg (2001) : le moins humain

Et pour cause, puisque ce gigolo là est un robot ! Un « Mecano d’amour » pour être plus précis, conçu pour donner du plaisir comme un mixeur l’est pour mixer. Un sex-toy grandeur nature ainsi que l’indique son nom, Gigolo Joe, comme on dirait Action Joe. Il faut de la chair pour être humain, mais chez Spielberg même les robots ont un cœur.

Source : Télérama


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