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Lundi noir: Sarkozy a-t-il peur de son incapacité ?

Publié le 06 octobre 2008 par Juan
Lundi noir: Sarkozy a-t-il peur de son incapacité ?
"Monsieur Sarkozy, elle est où la confiance ?" s'interroge Nicolas Domenach sur Marianne2. La crise financière mondiale frappe notre pays, comme d'autres. On se focalise sur les Bourses qui plongent, et on oublie les pays pauvres. Quand l'Occident tousse, le tiers-monde suffoque. Lundi noir, les Bourses ont dégringolé.

Le CAC 40 termine la séance en baisse de 9,04% à 3.711,98 points, dans un marché plombé par les inquiétudes sur l'extension de la crise financière en Europe. Londres perd 7,85%, Francfort s'effondre de 7,07% et Milan dégringole de 8,24%. A New York, le Dow Jones est tombé sous les 10.000 points pour la première fois depuis octobre 2004 (source).
En Europe, donc, Nicolas Sarkozy fait semble-t-il feu de tous bois pour rétablir la confiance dans notre système bancaire: discours de Toulon il y a 10 jours, sauvetage de Dexia il y a 7 jours, réunion de la profession bancaire, puis d'un G4 samedi. Voici qu'il déclare, lundi 6 octobre, que les 27 Etats membres de l'UE sont unis:
"Tous les dirigeants de l'Union Européenne déclarent que chacun d'entre eux prendra toutes les mesures nécessaires pour assurer la stabilité du système financier, que ce soit par l'injection de liquidités en provenance des banques centrales, par des mesures ciblées sur certaines banques ou par des dispositifs renforcés de protection des dépôts" (...) "Aucun déposant dans les banques de nos pays n'a subi de pertes et nous continuerons à prendre les mesures requises afin de protéger le système ainsi que les déposants. En prenant ces mesures, les dirigeants européens constatent la nécessité d'une coordination et d'une coopération étroites"

L'activisme de Sarkozy mis en échec

La crise est trop grave pour que la communication présidentielle fonctionne cette fois-ci. sarkozy a habitué les Français à s'agiter en conférence de presse à chaque coup dur. Cette fois-ci, cela ne marche pas. Les marchés financiers ne sont pas rassurés par un rassemblement mondain sous les ors de l'Elysée. La réunion de samedi a eu ceci d'anachronique qu'elle a été contredite par les faits ... dès le lendemain. Dimanche, Angela Merkel a fait ce qu'elle dénonçait la veille. il a fallu attendre lundi, et une nouvelle déclaration du président en exercice de l'Union Européenne, Nicolas Sarkozy, pour apprendre que chacun avait le droit à ce type d'initiative individuelle. Le fouillis était à son comble quand on appris que Silvio Berlusconi, sans concertation, voulait créer "un fonds commun égal à 3% du PIB".
Les 6 mesures urgentes pour rétablir notre confiance pourraient être celles-ci :
1. Annuler le paquet fiscal.
Ces mesures anachroniques de l'été 2007 voulaient soutenir le travail, via la défiscalisations des heures supplémentaires. Les Français ne cherchent pas à travailler plus, mais à travailelr tout court. Ces mesures voulaient encourager la propriété immobilière, les Français ne cherchent pas à emprunter mais à régler leurs dettes. Ce paquet faisait au passage quelques cadeaux aux plus fortunés, n'est-il pas temps de les annuler à l'heure des centaines de milliards d'euros sont engloutis pour renflouer des banques imprudentes et vont plomber nos comptes pour des décennies à venir ? N'est-il pas temps d'annuler le bouclier fiscal ?
Une récente étude de la commission des finances de l'Assemblée Nationale vient en effet de révéler qu'en 2007 , 615 contribuables ayant un patrimoine de plus 15,5 millions d'euros et des revenus annuels supérieurs à 42 000 euros, ont capté 63% du coût total du bouclier, soit 144 millions d'euros (source).
2. Renforcer la protection sociale
En période de crise, les Français cherchent des filets, pas qu'on leur retire leur protection. Exit donc les "offres raisonables d'emploi", les franchises médicales et autres punitions "anti-pauvres". En période de crise, on rassure en protégeant.
3. Revaloriser les minima sociaux.
L'économie française vit de la consommation des ménages. Celle-ci va s'atouffer, rongée par les inquiétudes des ménages. Revaloriser le SMIC, alors que la déflation menace, soutiendra l'économie. Quand une crise digne de celle de 1929 frappe le monde, on attend Roosevelt, pas Hoover.
4. Régulariser la main d'oeuvre immigrée illégale.
Puisqu'elle travaille, et correctement, qu'elle soit régularisée. On notera au passage que chacune des 26 000 expulsions encore prévues cette année coûte 2 300 euros chacune. Le ridicule se loge dans les détails d'Hortefeux.
5. Virer le gouvernement
Christine Lagarde nous explique depuis juin 2007 que "tout va bien", "la croissance va arriver", "les fondamentaux sont bons." Laurent Wauquiez dénonçait il y a à peine 4 semaines "les oiseaux de malheur" qui s'inquiétaient d'une dégradation de l'emploi. Eric Woerth parle de "récession technique." Ces gens-là ne sont plus dignes d'être ministres de la République.
6. Dynamiser la croissance verte
Plutôt que de financer à perte 30 000 logements, soutenir le bâtiment en investissant dans l'isolation des immeubles hors normes. Mais lancer un plan de construction de transports collectifs, les énergies renouvelables (la facture énergétique va baisser, "grâce" à la crise, profitons-en), l'agriculture bio, etc... Bref, donner une vision au pays.
La Sarkofrance n'est pas prête. Le même Nicolas Sarkozy, le ton grave, a évité les ouvriers de Renault, à l'usine de Sandouville qu'il visitait lundi 6 octobre. Vendredi déjà, il a annulé son discours devant 12 000 apprentis qui l'avaient hué un peu plus tôt.
"Si j'étais venu sur les chaînes uniquement pour rencontrer ceux qui ne font pas grève, on m'aurait dit 'oui, vous choisissez la facilité, puisque vous ne rencontrez que ceux qui sont d'accord avec vous...' En accord avec toutes les organisations syndicales, j'ai décidé de revenir un jour où ils ne seraient pas en grève" (source)

Image symbolique.
En plein lundi noir, le Président protégé de CRS parlait à des futurs chômeurs.
Le début de la fin ?
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