Par Corinne Lepage
Rapprocher la crise financière , les lobbys et le projet de loi Grenelle peut paraître pour le moins surprenant. Et pourtant ! Le tsunami que représente la crise financière n'est qu'à ses débuts. Les premières victimes collatérales en sont les parachutes dorés futurs et sans doute quelques recherches de responsabilité passées. Mais, si certaines personnes physiques sont à incriminer incontestablement, rien de sérieux ne pourra se faire sans que le système dans son ensemble soit mis à plat.
Or, dans le questionnement interviendra obligatoirement le rôle des lobbys dont le journal « le Monde « soulignait cet été que le Congrès prenait bien trop de décisions sous leur influence, le lobbying n'étant pour certains observateurs que de la corruption déguisée.
Aux États-Unis, même si, à la suite de l'affaire Abramoff, condamné à six ans de prison et 23 milliards de dollars dommages et intérêts du fait de corruption, le « législative Transparency and Accountabillity Act a été renforcé, il n'en demeure pas moins que les abus sont et ont été multipliés et qu'il conviendra de rechercher dans quelles conditions ont été modifiées les lois qui précisément auraient empêché la débâcle à laquelle nous assistons, remettant ainsi sur le tapis la question fondamentale des conditions dans lesquelles sont votées les lois censées défendre l'intérêt général.