Le procès de la misère humaine s’est tenu jeudi à Toulouse. Accusés d’avoir aidé et accueilli des prostitués bulgares dans leur hôtel de la Caravelle rue Raymond IV, les gérants et un veilleurs de nuit comparaissaient devant le tribunal Correctionnel de Toulouse. Les deux prostituées et mères maquerelles de 13 autres jeunes prostituées bulgares, accusées elles aussi, n’étaient pas présentes à l’audience. Les faits remontent aux années 2004-2005 : de jeunes prostituées bulgares arrivent dans les rues de Toulouse.
Proxénétisme et blanchiment
La police toulousaine mettra fin à ce trafic d’êtres humains lors d’une descente de police le 5 juillet 2004. 13 prostituées sont alors arrêtées.
Un réseau organisé, maffieux sur lequel plane l’ombre d’un certain “Emo” espèce de Kaiser Sauzé plus que Don Corleone, tête du réseau resté en Bulgarie pour recevoir les dividences de ses activités et éventuellement faire pression sur les familles des prostituées envoyées en France.
A Toulouse, les filles finissent par s’installer hôtel de la Caravelle rue Raymond IV. Un hôtel jadis cossu. Elles sont plusieurs, plus d’une dizaine explique le président du Tribunal. Elles vivent à l’hôtel et y recoivent leurs clients pour les passes.
A l’abbatage, chaque fille effectue 4 à 5 passes de jour ou de nuit. Et autant de locations pour les gérants de l’hôtel de la Caravelle qui profitent de cette mâne. A 40 euros la location de la chambre, le magot s’élève en quelques mois plusieurs milliers d’euros. De quoi fluidifier les finances de l’hôtel …
Leur casier est vierge mais ils fournissent “Aide et Assistance” aux prostituées. En clair, du proxénitisme. Ils sont également accusés d’avoir blanchi le produit de ces revenus économiques. Le gardien de nuit lui aussi est dans la salle, accusé de s’être servi au passage.
Des “Ténardiers” modernes qui profitent là de la misère humaine et d’un réseau de prostitution bien organisé ? Le procureur de la République le pense et elle requiert de la prison ferme et de lourdes amendes pour les gérants de l’établissement.
Les avocats ne sont pas du même avis.
Le célèbre pénaliste toulousain Simon Cohen défend les époux gérants de la Caravelle. Pour l’avocat, l’infraction de blanchiment n’est pas constitué et son argument sera retenu par la cours. Quand au proxénétisme, l’homme de loi tente de le minimiser en diluant les responsabilités tout en arguant du caractère occasionnel de la mise à disposition des chambres pour la prostitution. Sa plaidoirie démonte une à une les accusations. Dans les détails, Ses clients ne sont pas des tenardiers explique t il. Et, argument ultime, une note de la police anti blanchiment Tracfin n’accuse pas les époux gérants.
Une plaidoirie entendu par les magistrats. L’infraction de blanchiment n’est pas retenue mais les époux gérants et le veilleur de nuit sont déclarés coupables et condamnés. Prison avec sursis et lourdes amendes.
Quand aux prostituées maquerelles, absentes des débats, elles sont également condamnées.
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http://www.toulouse7.com/2008/10/03/prostitution-a-toulouse-le-proces-des-filieres-bulgares/