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Crise financière : la France gouvernée par la Bourse

Publié le 08 octobre 2008 par Juan
Réunis au Luxembourg mardi 7 octobre, les ministres des finances des Etats de l'Union Européenne ont pris la première mesure commune concrète depuis le début de la débandade boursière : ils se sont mis d'accord pour plus que doubler cette garantie de remboursement de 20.000 à jusqu'à 50.000 euros. Cette mesure est sans impact en France, puisque la garantie est déjà supérieure (70 000 euros). La déclaration commune des ministres européens inclut aussi un soutien au grands groupes financiers de l'UE. En France, Martin Hirsch était à l'Assemblée Nationale pour défendre son projet de Revenu de Solidarité Active. A en croire la retranscription des débats, le dialogue fut entre sourds. A Jean-Marc Ayrault (PS) qui prenait comme exemple facile l'ancien patron d'EADS, Noël Forgeat qui serait exempté de taxe au RSA pour cause de bouclier fiscal, Hirsch répondit qu'il avait demandé au dit Forgeat de venir témoigner à l'Assemblée qu'il ne payait que 46% d"impôt et donc qu'il serait taxé pour le RSA. Les deux ont eu tort. Ayrault n'a pas à jeter en pature un patron, fusse-t-il parti avec un parachute doré litigieux. Et Hirsch a escamoté le vrai sujet: le bouclier fiscal fait échapper au financement du RSA les plus gros revenus... Opération enfumage Mardi 7 octobre toujours, Nicolas Sarkozy a annoncé la fin des stock-options sans contrepartie. cette mesure est censée être l'une des réponses au souhait de moralisation des comportements boursiers. Qu'en est-il vraiment ? Afin que ces portefeuilles d'actions dont bénéficient les dirigeants à des tarifs préférentiels, ne soient «plus réservés à quelques-uns», un amendement sera déposé en marge du projet de loi sur les revenus du travail, qui doit être examiné au Sénat le 27 octobre. Une pierre dans le jardin de Laurence Parisot, qui avait répété lundi soir son opposition à une loi. L'amendement stipulera que «les dirigeants ne pourront plus se voir attribuer des stock-options ou un dispositif équivalent si les autres salariés ne bénéficient pas d'un système de stock-options, d'actions gratuites, d'intéressement ou de participation dérogatoire». Les stock-options devront en outre être acquises «au prix du marché» et plus distribuées gratuitement. Une "stock option" est la possibilité d'acquérir à un prix convenu à l'avance (généralement le cours moyen des dernières semaines de cotation en Bourse au moment de l'attribution des stock-options) des actions de l'entreprise. Le bénéficiaire qui exerce ses stock options doit donc acheter des actions, pour les revendre (si le cours du jour est plus favorable) et dégager une plus value. En ces temps de crise boursière, très peu de stock options doivent encore valoir quelque chose. L'annonce présidentielle, et les commentaires qui s'en suivirent, sont donc au pire mensongers, au mieux approximatifs... Cette mesure ne règle pas le problème des parachutes dorés. Pire, elle facilite au contraire l'accès des salariés à la Bourse. Est-ce vraiment ce que l'on souhaite ? &alt;=rss

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