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Un p’tit boulot en 5 minutes chrono

Publié le 08 octobre 2008 par Bordeaux7
Pour aider les étudiants à la recherche d’un emploi, l’université organise demain un job-dating au Cap’U
«On va commencer par faire la liste des jours et des heures où vous êtes libre», propose d’emblée la recruteuse d’une agence d’intérim à un étudiant en master de bio. Un pragmatisme indispensable quand on sait que les jobs-dating, dernier avatar des speed-dating, reposent sur le principe d’une rencontre très brève. Ils ne laissent que quelques minutes aux étudiants pour se présenter et aux recruteurs pour vanter les qualités de leur entreprise et faire leur marché. Organisés pour la première fois la semaine dernière au restaurant universitaire le Cap’U, à quelques pas de la Victoire, les jobs-dating ont attiré une foule de jeunes à la recherche d’un job pour financer leurs études. Le CV à la main, ils sont nombreux à s’être mis sur leur 31 pour tenter de décrocher le gros lot. Deux étudiantes en licence d’italien se disent «peu regardantes» : «L’essentiel c’est de trouver un job à l’année de 15 ou 20 heures par semaine, car on a besoin d’argent pour vivre», explique Mandy. Même combat pour Sasha, étudiant en droit de 18 ans, qui est venu pour «trouver du boulot, tout et n’importe quoi, parce que les bourses ne suffisent pas». Un constat que partage Maryse Dusselier, organisatrice des jobs-dating et responsable du service Vie universitaire au PRES (Pôle recherche de l’enseignement supérieur) : «Il y a une vraie précarisation chez les étudiants ces dernières années. Trouver un emploi à côté de leurs études devient pour eux une nécessité, même pour les boursiers. La bourse la plus élevée est en dessous du seuil de pauvreté», souligne-t-elle. La dizaine de recruteurs qui a répondu à l’appel vient des secteurs de l’animation, de la grande distribution et de la téléprospection. Quelques agences d’intérim sont aussi présentes, ainsi qu’un couple de particuliers à la recherche d’une baby-sitter. «On a posé des annonces au CIJA (Centre d’information Jeunesse d’Aquitaine) en septembre, mais les étudiantes qui avaient postulé se sont rétractées depuis qu’elles ont reçu leur emploi du temps», explique le père. C’est en effet souvent là que ça coince. Plusieurs étudiants repartent bredouilles faute d’être disponibles aux horaires définis par les entreprises : «Je suis déçue, explique Charlène, 22 ans, étudiante en licence. J’ai rencontré des recruteurs qui proposent des jobs qui frôlent les 30 heures par semaine. C’est impossible de cumuler les deux». Certains employeurs présents ce jour-là sont tout de même plus sensibles au dilemme des étudiants, et proposent, dans une certaine mesure, des horaires plus souples. Ceux-ci sont en effet une manne pour les recruteurs. Comme le confie une agence d’intérim : «Nous aimons travailler avec les étudiants, car ce sont généralement des travailleurs très impliqués et qui ont envie d’apprendre».
Annabelle Georgen
Le jeudi 9 octobre de 14 heures à 16 heures au resto U des Capucins

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