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Billets-doux de la bête noire

Publié le 08 octobre 2008 par Sébastien Michel
Expositions

EXPOSITION PERSONNELLE DE ANDREW JAMES JONES

« L’équipe du Studio est fière de présenter le fils maniaco-spirituel de Cronenberg, qui, le sens de l’humour en plus, a développé un lien étroit étrange avec des œuvres sur papier kraft chiffonné, passé au vitriol de son imagination géniale.

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Préambule.
Etant plus familière des arts de la scène que des arts plastiques, j’ai pensé qu’il fallait ouvrir cet article, par un court préambule qui recadrera ma démarche dans l’écriture de chroniques, quel qu’en soit le domaine.
Je me suis toujours demandée comment il est possible d’interpréter une œuvre, quelle qu’elle soit, sans être sûr de ne jamais correspondre à la motivation intrinsèque de l’artiste qui l’a créée.
En fait, donner un sens ou du sens à un livre, une pièce, une musique ou un tableau, au delà de l’auteur, surtout quand il a trépassé, relève d’un exercice scabreux et pour le moins, si on n’y prend pas garde, d’une audace plus prétentieuse qu’ambitieuse ! Enfin c’est mon avis !
Et puis, l’essentiel du travail d’artiste consiste d’abord à exprimer les méandres de son univers intime qui provoqueront ensuite une résonance émotionnelle individuelle, peut-être même négative voir virulente, mais préférable, toujours, à un consensus tiède et creux.
A chacun donc, d’accepter d’être ou non traversé par l’histoire, belle ou tragique que chaque œuvre, littéraire, plastique, photographique, théâtrale… se propose de raconter à qui veut bien la laisser entrer.

Ainsi, loin de moi de chercher à donner une interprétation quelle qu’elle soit à l’exposition personnelle de Andrew James Jones intitulée « Billets-Doux de la bête noire » !
Mais bien d’en partager mon sentiment.

Avant tout, il est intéressant de se pencher sur son univers pictural, où s’animent de drôles de p’tits bonshommes pourvus d’appendices génitaux multiples et variées, plus ou moins monstrueux, plus ou moins obscènes, mais affichant toujours un singulier sourire, qui tranche avec la crudité parfois violente de certaines scènes.
Reste à savoir si c’est de là que naît un certain malaise ?
Effectivement, le spectateur pris dans un effet « miroir », peut être dérangé par ce rapport au corps licencieux et exhibitionniste, et qui reste pourtant toujours dans un faux-semblant naïf et ludique, grâce, notamment, à ces (trop) larges sourires.
Et ces créatures affreuses et impudiques de se faire passer pour de petits personnages rigolos, de cartoons !
Personne n’est dupe bien sûr !
Peut-être aussi, que le support utilisé, du banal papier kraft parfois même chiffonné, simplement scotché au mur, finit de dédramatiser la scène noire et tragique qui s’y joue ?

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MOCK COCK

Quoiqu’il en soit, Andrew James Jones, et sa ronde de bestioles adorablement répugnantes, savent captiver l’œil et de ses visiteurs, voir l’âme, l’esprit et le corps, aussi…

A découvrir sans tarder !
« BILLETS-DOUX DE LA BÊTE NOIRE »
L’exposition personnelle de Andrew James Jones

Du 3 au 31 octobre 2008
AU STUDIO ART AND YOU
14, rue Richer - Paris 9
Tél. 01 75 43 45 48
De midi à 15h, de 16h30 à 20h, et sur rdv

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