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Liquidité ? non solvabilité, malheureusement

Publié le 08 octobre 2008 par Kalvin Whiteoak

On n’arrête pas de nous rabâcher les oreilles avec des grandes idées soi disant universelles: la crise actuelle n’est que financière (sottise no 1), la finance faisant partie de l’économie.

D’ailleurs Opel et Ford en Allemagne ont mis en arrêt technique des usines en Allemagne et les faillites de concessionnaires d’automobiles se succèdent aux USA : ce ne sont pourtant pas des banquiers ou des banques, on ne sache.

Sottise no 2: la crise actuelle est une crise de liquidités, ça ne circule pas ou pas assez bien entre banques …. la crise de liquidités existe, mais elle n’est que la conséquence d’un mal plus profond, une véritable crise de solvabilité.

Pourquoi a-t-on si peur en “hauts lieux” que les banques explosent ? parce qu’on découvrira alors que leur bilan recèle très souvent des pseudo-actifs que personne ne comprend et n’a su évaluer, y compris les grands cabinets d’audit et les autorités de régulation. Elles ont acheté tout et n’importe quoi avec les dépôts de leurs clients, pire même, emprunté des sommes colossales pour financer des opérations fantomatiques.

Mais ce que disent les marchés aujourd’hui et depuis quelques jours, c’est qu’ils considèrent les banques et certains Etats même (l’Islande par exemple) comme proches de l’insolvabilité. C’est bien joli de prétendre que l’argent manque, mais ceci est une contre-vérité. L’argent est là et il attend, tapi à l’ombre de quelques palmiers qui prennent date.

Les fonds souverains, par exemple, qui se sont faits souverainement empapaouter lors des augmentations de capital du printemps et qui refusent pour l’instant de mettre la main au porte-monnaie, attendant tout simplement que les fruits mûrs et pas chers tombent tout seuls de l’arbre.

Quelle différence y-a-t-il en effet entre une banque insolvable et une banque incapable de tenir ses engagements et de payer ce qu’elle doit à qui elle le doit en temps et en heure ? aucune, elle est mal gérée, dangereuse pour le créancier et purement et simplement insolvable.

Un des enseignements de la crise actuelle est que les normes comptables (sottise no 3), en particulier celles que l’on importe avec délice et sans réfléchir des USA, sont totalement inadaptées et ne permettent actuellement pas de dire quelles sont les véritables valeurs des actifs inscrits au bilan des banques. Et des grandes sociétés. Et des plus petites sociétés, car pour qu’il y ait valeur, il faut un marché. Des échanges contre espèces sonnantes et trébuchantes.

Mais s’il n’y a plus de marché, la valeur devient encore plus aléatoire et difficile à estimer. Que les Etats fondent en quatrième vitesse une sorte de FMI de secours, auprès duquel les particuliers puissent aussi déposer et retirer. Et l’on verra alors le temps se calmer rapidement, non sans quelques bruits d’explosions et de pleurs en arrière-plan bancaire.


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