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Proxénétisme à Saint-Omer et Menin : six ans de prison ferme pour le patron du 412

Publié le 10 octobre 2008 par Chictype

Le patron du 412, un bar de Menin, également responsable du Hollywood Night, à Saint-Omer, a été condamné à six ans de prison pour proxénétisme. Son ex-compagne a écopé de cinq mois.

Raymond Besse, né en 1957 à Lille, arrive les menottes aux poignets dans le box des accusés. En raison de la gravité des faits qui lui sont reprochés ainsi que d’un lourd casier judiciaire (six condamnations) pour proxénétisme, travail clandestin, faillite, ouverture illégale de débit de boissons, etc. Sa co-prévenue, Prescillia Trackoen, 30 ans, comparaît libre.

Les faits sont relativement simples et reconnus par les deux prévenus. En mai 2007, un informateur dit à la police que Raymond Besse vit de la prostitution de sa compagne, que tous deux mènent grand train, chacun ayant deux voitures.
L’enquête permet également d’établir que le duo a monté un dossier pour percevoir le RMI et des allocations logements.

Les deux prévenus ont ouvert un bar à l’enseigne du Hollywood Night, au 150 de la rue de Dunkerque à Saint-Omer. Les affaires n’étant pas aussi bonnes que prévues, Prescillia Trackoen se livre à la prostitution.

Le couple se déplace ensuite en Belgique et ouvre, à Tournai, un salon de massage et de relaxation. Les Tournésiens ne semblent pas avoir eu suffisamment besoin de détente car l’affaire est vite abandonnée. Les deux prévenus reprennent alors le 412, à Menin, toujours en Belgique. Raymond Besse passe des annonces pour recruter des jeunes femmes acceptant de travailler dans un club libertin. Prescillia Trackoen l’aide à trouver ce personnel. Le site internet du 412 présente six hôtesses dont l’heure « d’escorte » est facturée 120 E.

Quand on lui parle de prostitution, le prévenu lâche : « On est vingt-cinq dans notre rue, à Menin, à faire ça. C’est accepté en Belgique ». Un avis que ne partagent pas la présidente et le procureur, ce dernier lui lisant des passages de la réglementation belge.

Prescillia Trackoen dit qu’elle ne s’était jamais livrée à la prostitution avant de rencontrer Raymond Besse. « J’avais peur de lui », ajoute-t-elle. « Dans ce dossier, on ne voit pas de traces de pressions exercées sur vous », constate la présidente.

« Vous n’avez pas le sentiment d’avoir exploité la misère humaine ? », demande le procureur au prévenu quand il essaie d’apitoyer le tribunal par le récit de ses malheurs.

Le procureur met en avant le côté sordide de ce dossier qui voit des gens jouer « sur la précarité de certaines femmes, parfois c onduites sur leur lieu d’activité par un mari lui aussi au chômage » avant de fustiger l’obtention indue de prestations sociales grâce à de faux documents ou de fausses déclarations. Il requiert six ans de prison pour le prévenu et, pour la prévenue, une peine ferme qui couvre ses cinq mois de détention et une plus longue avec sursis.

« Ce n’est pas un dossier faramineux mais un réseau artisanal », met en avant l’avocat de la prévenue. Le défenseur du prévenu relève, lui aussi le « côté artisanal, à la limite du minable. Et c’est vrai, qu’en Belgique, il y a plus de tolérance. Ce n’est pas une excuse, mais ça permet de comprendre ».

Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet. La prévenue devra rembourser 2 031 E à la CAF, et le prévenu 5 467 E.

Pour les 9 589 E de RMI indûment perçus, la CAF ne pouvait pas se porter partie civile car, si elle verse l’argent, c’est le conseil général qui paie. Mais une amende de 2 000 E lui a été infligée au titre de la perception indue du RMI. Par ailleurs, le prévenu ne pourra plus exploiter un débit de boissons

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Saint_Omer/actualite/Secteur_Saint_Omer/2008/10/09/article_proxenetisme-a-saint-omer-et-menin-six-a.shtml


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