Depuis 2002, tous les 18 mois le gouvernement prend une initiative pour encourager le développement numérique. Enrobée dans l'ouverture, nous avons là les Assises numériques de Besson, qui seront suivies d'un rapport ; 27 pistes à étudier. Dans l'ensemble : des incantations qu'on a déjà lu, et qui n'auront d'effet (en particulier au niveau de l'accès au haut débit sous toutes ses formes) que quand/si les opérateurs, derrière le plus gros, décident d'y aller.
Sauf... L'État ne peut pas grand chose, sauf sur deux points qui retiennent mon attention : "Favoriser l'usage des certificats et de la signature électronique" et "Faire de l'Etat un moteur pour la numérisation des entreprises" (en fait, la seconde proposition recouvre la première). l'État peut contraindre les acteurs économiques et les citoyens de changer leurs habitudes, et ce sans trop dépenser d'argent public. Je crois que la signature électronique sera le "cristallisateur" du l'émergence de tout un tas d'autres attitudes. Maintenant que les outils sont là. Parce que je me souviens d'avoir évoqué le sujet pour le Groupe La Poste vers 2003 : c'était bien trop tôt.
Pour en revenir au Grenelle de Besson, dans Le Journal du Net Christophe Espern (Quadrature du Net) explique pourquoi il n'en attend rien : "Cet événement n'est qu'une opération de communication destinée à donner l'illusion d'un débat ouvert, organisé sous l'égide des pouvoirs publics. [...] Je doute qu'Eric Besson ait beaucoup de pouvoir sur les dossiers qui touchent à l'économie numérique. Quel est donc l'intérêt de débattre de choses qui ont déjà été décidées dans votre dos ? [...] L'UFC-Que Choisir, la CLCV et l'UNAF ne seront pas plus représentés [à ces Assises] que nous. A croire que l'avis des utilisateurs des nouvelles technologies n'intéresse pas le gouvernement. Autant réfléchir à l'évolution du droit du travail sans y associer les travailleurs."