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Pour quoi ?

Publié le 11 octobre 2008 par Rougevertrose
Un sursaut d'activité, alors que la situation politique ne fait qu'empirer... Je suis à la fois las, et en colère. Las de constater l'acharnement avec lequel Sarko et Darcos poursuivent leur entreprise de sape du public. Le plus grave étant l'image du corps enseignant répercuté par et les politiques et par les medias, qui s'insinue dans les esprits. Voir les commentaires des articles du Figaro, mais aussi du Monde et de Libération, qui fut de gauche il y a maintenant très longtemps. Je ne dis pas que nous n'avons pas un boulot assez sympa, qui, si on s'organise bien, nous laisse de grandes plages de temps libre, que l'on peut utiliser pour soi, mais dans ce métier le "pour soi" est forcément relié au "pour les élèves". Se cultiver, sortir, découvrir pour se remettre en question, pour se demander comment rendre meilleur le boulot qu'on fait.
Qu'y a-t-il de plus important que les fonctions exercées par le public ? L'éducation, la santé, n'est-ce pas ce qui devrait pousser le monde à investir leur maximum ? On est dans des domaines du long terme, de changements de société en profondeur, d'amélioration des esprits et des corps, d'un aggrandissement de soi ! Et bien non, l'école est vue comme un lieu de préparation à la vie professionnelle, dans lequel n'importe qui croit pouvoir enseigner.
En colère, aussi et surtout.
D'abord pour être pris pour des cons. Les heures supp ? Nous en primaire on ne connaît pas. Ce qu'on pouvait faire l'an dernier encore, c'était d'encadrer des heures d'étude le soir, mais payées par les mairies. Cette année, à cause de ces heures de soutien que l'on doit aux élèves en difficultés, suite à la volonté de Sarko, on ne peut guère faire encore ces heures d'étude. Nous faisons à la place du soutien, inclus dans notre contrat de 27 h de présence.
Je suis en train de me battre avec l'inspection académique, qui veut que l'on fasse faire une pause aux élèves avant de commencer le soutien, pause surveillée par nous, mais non-payée, bénévole quoi !
Ensuite, il y a ces annonces qui font enrager, comme la suppression des RASED, comme Darcos et les enseignants changeurs de couches, comme les conneries relatives aux grèves et au SMA, jamais je n'ai fait une grève sans prévenir au moins une semaine à l'avance les familles ! Là c'est une inspectrice qui annonce que les gens employés par les mairies pour pallier les absences des enseignants grévistes auront des enfants qui seront sous la responsabilité des enseignants non-grévistes, alors que ces derniers auraient déjà en charges les enfants de leur propre classe, alors que c'est FAUX ! Tout est présenté larvé, masqué, travesti pour mettre à mal les droits acquis.
Et cette colère surtout, c'est celle liée à l'incompréhension. Jamais je n'avais vu une telle hypocrisie chez nos ministres ! Pourquoi ne pas être direct, comme Emmanuelle Mignon, qui souhaite une privatisation totale de l'école ? Au moins, c'est clair. Au lieu de ça, nous avons l'expulsé de Périgueux qui flatte les enseignants à la télé, pour les saquer le lendemain dans des commissions, ou par directive interposée... Que veulent-ils exactement ? Ils ont besoin d'argent pour se sentir exister ? Pour rembourser la dette, ou que sais-je ? Qu'ils privatisent donc, et tout de suite ! Au moins les choses seront limpides. Au lieu de minauder, au lieu d'affirmer que toutes leurs réformes sont bonnes, la preuve étant qu'il faut les accélérer, disent-ils...
On vit contents de retrouver nos élèves, contents d'être dans l'expérimentation, dans le foisonnement, dans l'éclectisme au service des consciences, mais on vit aussi sous le joug d'une autorité qui se fait de plus en plus hypocrite, servile, arbitraire; on vit sous la crainte d'apprendre une nouvelle idée de Darcos, dont nous serons encore une fois informés en douce (merci à ceux qui scrutent les documents, les comptes-rendus, les petites lignes qui sont les traces laissées par les frileux du gouvernement !), puis une fois les choses faites, le grand public en sera à son tour informé.
L'hypocrisie, le mensonge, la frilosité, l'insulte, tout le monde sait que ce sont avec ce genre d'attitude qu'on élève, qu'on éduque des enfants...

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