La houlomotricité, pour laquelle des dizaines de projets fleurissent en Europe, consiste à récupérer l’énergie produite par la houle. Ce principe est à distinguer de celui des hydroliennes, des éoliennes sous-marines conçues pour utiliser l’énergie des courants.
La plateforme, appelée SEM-REV pour “Système d’expérimentation en mer pour la récupération de l’énergie des vagues”, pourra accueillir “cinq à six” systèmes expérimentaux, a précisé Alain Clément, chercheur à l’école centrale de Nantes. Alain Clément a développé au sein de son laboratoire l’un des systèmes qui sera testé dans la nouvelle plateforme, baptisé “Searev“.
Le choix du site a été effectué sur la base d’études qui ont fait apparaître un site optimum situé au large du Croisic sur la base des contraintes techniques réglementaires et environnementales et du respect d’usage des espaces maritimes par les professionnels de la mer. La zone littorale des Pays de Loire est soumise à un flux de vagues dont le potentiel diffère d’un site à l’autre selon la bathymétrie. L’étude sur le potentiel énergétique de la houle montre que le site au large du Croisic est modérément exposé à la houle. Le SEM-REV étant un site de mise au point de systèmes de récupération d’énergie de la houle, il est important que le flux énergétique y soit limité. De plus, le site du Croisic offre une gamme d’états de mer qui entre dans les conditions d’opération des systèmes aujourd’hui en cours de développement.
Un prototype tel que le Searev, une large bouée de la longueur d’un chalutier (25 mètres de long sur 15 mètres de large), devrait produire entre 500 et 1.000 kilowatts, selon Alain Clément. Un kilomètre carré de mer équipé de telles machines devrait permettre d’alimenter en électricité “7.000 à 8.000 foyers, hors chauffage”, a-t-il précisé. Installé sur le plateau du Four, à une quinzaine de kilomètres de la côte, le SEM-REV va être équipé d’ici 2010 d’instruments de mesures ainsi que d’un câble électrique permettant de relier les systèmes expérimentaux au réseau électrique. Sur la côte un bâtiment sera construit pour contrôler et interpréter les données de la “ferme expérimentale” que constituera le SEM-REV.
Le SEM-REV, d’un coût de 5,5 millions d’euros, est inscrit au contrat de projet Etat-région 2007-2013. Les partenaires du projet sont notamment le CNRS, des collectivités locales et l’Etat.