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Crise du capitalisme, quelques 'vérités qui dérangent'

Publié le 13 octobre 2008 par Critikacid
Crise du capitalisme, quelques 'vérités qui dérangent'Il est temps chers lecteurs de verser quelques louches bien senties d'acide critique sur la crise du capitalisme pour prendre quelque hauteur et ne pas se laisser submerger par les flux et reflux des marchés financiers et la cohorte de leurs laquais obséquieux qui ne savent qu'implorer les Dieux modernes, j'ai nommé les Etats.
Voici quelques observations dont nous nous offrirons le luxe de les considérer comme irréfutables (avis aux amateurs!).

1) Nous sommes face au plus grand hold up de l'Histoire de l'humanité.
Entre les différentes inerventions ciblées aux Etats-Unis et le plan Paulson, d'une part; et d'autre part les plans plus ou moins coordonnées en Europe, voici 2 mille milliards de dollars ou d'euros, on nous fera grâce du taux de change, qui sont versés aux banques en déroute.
Impossible de faire un pronostic quant à savoir si la gloutonnerie des Moloch de la Finance sera ainsi rassasiée. Mais c'est celle-ci qui est à l'origine de ce chantage peu banal : les détenteurs théoriques de l'essentiel de l'argent circulant sur la planète menacent de l'escamoter si ils n'obtiennent pas une rallonge conséquente!
2) Ce hold-up se fait en prenant directement et indirectement dans les poches des honnêtes gens, ceux qui travaillent et font tourner nos sociétés au quotidien, sans spéculer sur la faillite d'autrui ou l'inverse.
Directement : en France, l'épargne populaire est détournée au profit des PME, au détriment du logement social, comme si cette dernière question n'était pas brûlante - et au moment même où la chute des prix immobiliers ouvre des opportunités pour améliorer une situation désastreuse. L'Unedic renonce à faire entrer les cotisations? Elle devra emprunter pour boucher le trou de trésorerie, ce sont les malades et les chômeurs quien subiront les conséquences!
Indirectement : en rallongeant sans limite la dette publique (dont les intéêts pour 2009 couteront déjà 45 milliards sur le budget de l'Etat).
Or qui paye la dette publique? Les travailleurs, qui sont proportionnellement les plus imposés de la société, eux qui n'ont ni niche fiscale, ni parachute doré, et qui sont accablés d'impôts indirects type TVA et locaux d'un montant indécent.
Et à qui sont versés les intérêts des titre de la dette? Aux fonds de pension, c'est-à-dire aux mêmes banques qui les manipulent et en tirent profit. Incroyable mais vrai : l'endettement causé pour éviter la banqueroute va enrichir... les banques !
3) Mais on touche là du doigt une autre vérité non moins dérangeante. Regardez-y à deux fois : depuis des décennies maintenant, tous les principaux Etats du monde sont endettés, et cette dette ne cesse de croître.
Pourquoi? Parce que depuis des décennies, ces Etats sont intervenus en défense des grands groupes industriels, et tout particulièrement ceux de l'armement, les arrosant de commandes et subventions plus ou moins déguisées, jusqu'à prendre en charge une grande partie du salaire (en France, les exonérations de cotisations sociales, qui sont une partie du salaire, représenteront autour de 60 milliards en 2009).
Allons plus loin : c'est cet endettement, produit de l'asphyxie d'un système économique qui ne fonctionne pas, qui a engendré les chateaux de cartes avec lesquels jonglent les marchés financiers, car il faut bien,n'est-ce pas, que cette dette soit honorée... fût-ce, pour l'essentiel, à coups de nouvelles dettes!
A celles-ci il faut ajouter les dettes des particuliers, qui sontle fruit d'une part de la baise continue des salaires réels, d'autrepart de la propagane commerciale effrénée, ce bombardement neuronal auquel tous sont soumis pourleur faire consommer desproduits dont ils n'ont nul besoin.
4) Ce chateau de cartes sur lequel repose toute l'économie mondiale depuis les années 70 au moins ne vaut rien.
En quelques heures, des milliards peuvent s'évaporer. Le cours des actions, qui sont considérées comme des "actifs", fond comme neige au soleil. Autrement dit, la "richesse" du monde, celle que l'on exhibe depuis des années devant nos yeux comme un miroir aux alouettes, est fictive, c'est une bulle de savon peinte aux couleurs du dollar.
Depuis les années 70, écrivons-nous, il nous faut préciser : depuis le 15 août 1971, date de la fin de la convertibilité du dollar en or, la monnaie n'est plus que du papier qui ne vaut que par convention. 
5) Il découle de ces observations que l'économie d'endettement général touche aujourd'hui ses limites... et ouvre une porte de sortie.
 L'histoire des décennies passées, au contraire de ce que serinent libéraux... et anti-libéraux, n'a en effet été économiquement que l'histoire de lamontée en puissance de l'Etat dans l'économie. On franchit aujourd'hui un saut qualitatif : l'Etat renationalise à tour de bras les banques, les assurances, sous toutes les latitudes. Il garantit les dépôts bancaires, et les prêts interbancaires : tout repose sur lui.
Autrement dit, toute l'économie mondiale, dont l'activité repose sur les comptes d'une trentaine de banques, est prise en main de ce que l'on appelle "la puissance publique", mais ceci au compte d'intérêts privés.
Alors n'est-il pas temps pour ceux qui n'ont pas renoncé au combat pour une autre société, une société socialiste, dont le moteur ne serait plus la recherche du profit, de relever la tête, de s'ébrouer en secouant les montagnes de détritus sous lesquelles elles ont été accablées depuis la chute du mur de Berlin?
6) Avec cette crise, une porte s'entrouvre : celle de la prise en main collective, publique, des principaux leviers économiques, de ces grandes entreprises et leurs banques dont la concurrence folle détruit la planète. La forme en est déjà trouvée : c'est la nationalisation, encore faut-il qu'elle s'opère sans indemnités, ni rachat.  C'est l'annulation de la dette publique qui pèse sur tous les comptes comme un boulet manifestement illégitime.
Cette porte, il faut maintenant que des pieds s'y insinuent, en masse, pour empêcher qu'elle soit de nouveau claquée. Le capitalisme a fait son temps, et croule sous ses propres dettes, il faut faire le ménage et mettre  la disposition de l'humanité les moyens prodigieux déjà existants d'un nouvel âge social, qui pourrait être le premier âge d'or de l'humanité, la fin de la préhistoire humaine. Tout est là, sous nos mains, voire à nos pieds. Il ne manque qu'une main, non plus invisible, pour construire rationnellement  un système social juste, efficace.
Que cette main soit le poing avec lequel les banksters et leurs gouvernements seront chassés de leurs fauteuils confortables, et cette crise aura eu un aspect positif.
Autrement, elle annoncera une rechute plus profonde qu'imaginable dans la barbarie.
Alors : au travail !

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