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Emile descend

Publié le 13 octobre 2008 par Vonsontag
J'aime pas me lever tôt le samedi matin.
Depuis la naissance des enfants, les grasses mats se font rares, celle-ci aurait du m'être précieuse mais j'avais mis le réveil à 6h30.
Couché énervé, levé dans le pâté dit le proverbe, et le proverbe dit vrai.
C'est donc un peu dans le coaltar que je me suis douché et habillé. Baluchon sur le dos, direction la gare, à pied. Arrivé 2 minutes avant le départ du train, j'ai sprinté jusqu'au quai, sauté dans un wagon qui n'était pas le mien et me suis installé. En première, au diable les varices. Au wagon-restaurant, j'ai déjeuné d'un pain aux raisins en plastique et d'un café au goudron, puis je suis retourné à mon siège, regardant défiler le paysage, essayant de m'intéresser au roman que j'avais amené, pensant profiter de ces deux heures de voyage pour avancer dans ma lecture. Libourne, Angoulême, Poitiers, Futuroscope, Saint-Pierre des Corps, tout le monde descend.
Sur le parvis de la gare, la brume du matin, qui pourtant s'annonçait beau, n'est pas encore levée. Je distingue difficilement les voitures qui me passent devant. Mais le rendez-vous est prévu pour moins dix, j'ai le temps de m'en griller une petite.
Enfin, il arrive. Une petite Panda blanche, un mec sympa qui charge mon barda sur le siège arrière pendant que je m'installe. En route pour chez lui, un petit village à 20 bornes de Tours, dont j'ai déjà oublié le nom. On discute : le boulot, les soucis de santé, les enfants qui font des études, tout ça...
On se gare. Je ne vois rien. Il est caché par les tuyas. On entre dans le jardin et je le découvre : bonne gueule, un peu marqué par le temps - 27 piges, quand même, à arpenter les states et la région centre avec ses higways là-bas et ses départementales ici, ça vous tanne le cuir. On se regarde, on s'examine, on se détaille, on discute avec JP qui me présente le carnet de santé, me parle des opérations récentes qui lui ont donné une forme de jeune homme et de celles qui l'attendent... J'essaye, je signe...
En route pour 350 bornes ensemble jusqu'à Bordeaux. En route pour la plus longue ligne droite de ma vie - l'A10, c'est droit. En route pour faire connaissance. Tout va à peu près bien, quelques hoquets de temps en temps - c'est un carbu, un petit passage à vide à la hauteur de Poitiers (marchait plus que sur un cylindre pendant près d'un kilomètre) et, à l'affolante moyenne de 100 km/heure j'ai rallié Bordeaux en 5 heures - un arrêt essence tous les 150 km. Petit pit stop à Bordeaux pour démonter le sissy bar, virer la casquette de phare et rendre à Emile sa gueule d'origine et on est reparti, direction le Cap Ferret, rejoindre la petite famille qui nous attendait, un peu inquiète, quand même.
En gros, j'ai fini par franchir le pas et m'acheter une vraie Harley. Ca me rappelle ma première Ducati, un petit Monster que je descendais contempler la nuit dans le garage en me disant que j'avais la plus belle moto du monde. Ca fait du bien de se sentir jeune, de temps en temps.


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