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The Bubble

Publié le 12 juillet 2007 par Lulla

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Samedi soir, le cœur léger, je décidais de me faire un petit film au ciné. Après quelques hésitations, mon choix se portait finalement sur The Bubble, un film franco-palestinien dont j’avais entendu et lu le plus grand bien. Je suis ressorti de la salle le cœur encore plus léger, heureux d’avoir vu ce que j’appelle un putain de film qui vous marque. J’étais d’ailleurs tellement sur mon petit nuage que je me suis perdu dans Paris, à la recherche désespérée d’une bouche de métro. J’ai bien du marcher 2o minutes avant d’en trouver une. Et je peux vous assurer qu’en tongs sur les pavés, marcher n'est pas une partie de plaisir ! Bref, on s’en fout. Le film !

De quoi ça parle-t-il donc The Bubble ? Voici le résumé made in AlloCiné. (J’en profite pour dire que leurs résumés sont tellement clairs qu’un copié-collé s’impose, quitte à ce que je passe pour une terrible feignasse, que je suis par ailleurs) 3 jeunes Israéliens, Noam, disquaire, Yali, gérant d’un café et Ulé, vendeuse dans une boutique de produits de beauté, partagent un appartement dans un quartier branché de Tel Aviv, symbole de cette « bulle », surnom donné à la ville. Dans ce cocon quasi-déconnecté de la réalité des territoires et des conflits politiques qui agitent le pays, ils mènent une existence tout à fait ordinaire, préférant se concentrer sur leur vie amoureuse. Ce quotidien va pourtant être bouleversé par l’arrivée d’Ashraf, un palestinien dont Noam tombe amoureux lors d’un accident au check point près de Naplouse.

Certains parlent d’un Friends à la sauce israélienne. C’est bien mal connaître Friends que de dire ça. Même si on rit beaucoup dans The Bubble, on est bien loin de la sitcom. Pour l’anecdote, le film a été inspiré par une série israélienne qui a eu un succès énorme là-bas et qui a su allier divertissement et débat de fond. C’est vrai qu’il règne une bonne humeur et une joie de vivre contagieuse tout le long du film, avec des répliques vraiment très bien senties, des dialogues de grande qualité et des acteurs très convaincants. Je crois que bien qu’un peu caricatural, Yali est le personnage le plus marrant, avec ses excentricités et ses goûts un peu kitsch. Ce qui est fort dans ce film c’est que l’on se rend compte qu’un jeune, quelque soit l’endroit où il vit reste un jeune. On est tous pareils ! On regarde tous la Star Academy, on écoute tous du Madonna, on rêve tous de Paris, de Londres ou de New York, on tombe tous amoureux, ça finit toujours mal mais on se sent vivant. Ces jeunes Israéliens sont comme vous et moi, contrairement aux idées reçues. Tel Aviv ressemble à n’importe quelle ville française.(j’exagère bien sûr un peu) On se laisse donc très vite embarqué dans leurs aventures et dire qu’ils sont attachants est un euphémisme.

Le film, comme les personnages, est décomplexé. Il y a quelques scènes vraiment marquantes et que j’aimerais revoir. La première fois que Noam et Ashraf font l’amour correspond peut-être à la plus belle scène du film. Parce qu’au-delà de son esthétisme et de la beauté des corps et des gestes, elle présente l’union d’un juif et d’un palestinien, qui plus est homosexuels. C’est très culotté de la part des scénaristes. Quoiqu’on en dise, c’est risqué de montrer cela dans ce pays. Pour l’anecdote, les producteurs ont recherché pendant très longtemps un acteur qui accepte de jouer le rôle du père d’Ashraf car celui-ci apprend l’homosexualité de son fils et aucun acteur ne voulait le faire … C’est affligeant mais c’est la réalité. Même si pour nous il n’y a rien de choquant là dedans, je crois que l’on peut comprendre l’enjeu du film : faire évoluer les mentalités !

Il est beaucoup question d’amour dans cette bulle, il est question de paix aussi. C’est même le message final du film : à quoi bon se faire la guerre quand on peut se faire l’amour et vivre comme des frères, tous ensemble? Oui dis comme ça ça paraît démago mais je vous assure que dans le film ça passe très bien et à aucun moment on ne cherche à être moralisateur. Il y a les bombes dans ce film, les attentats-suicides, les morts injustes et inutiles. Il y a la révolte, il y a l’espoir … On est bien loin des images que l’on nous donne de ce pays à travers les journaux télévisés. Des images qui ne sont pas fausses d’ailleurs mais qui ne sont juste pas représentatives de toute la population. Le film alterne rire et émotion pendant 1 heure et demie avant de prendre un tournant plus tragique sur la fin. Le tout sur fond de musique pop : Keren Ann, Nada Surf et bien d’autres nous procurent aussi un vrai plaisir auditif.

Je ne peux que trop vous conseiller ce film. Je ne vois pas bien comment un film cette année pourra faire mieux. Il y a tout ! Le fond, la forme, le rire, les larmes … Je suis toujours sous le charme, dans ma bulle.


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