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Paso Doble n°93 : La Divine SubCrise

Publié le 15 octobre 2008 par Toreador

A las cinco de la manana…

La Roulette américaine

La crise financière n’a pas fait que des malheureux, jouant, pour un certain nombre de responsables politiques, le rôle d’un opportun Deus ex Machina. Dans les valeurs haussières repérées ces derniers jours, on peut citer Barack Obama, dont la sérénité a ramené à lui les électeurs américains désorientés; Gordon Brown, qui était donné mort-en-sursis il y a 15 jours et qui a réussi à museler les Conservateurs tout en nationalisant une partie du secteur bancaire; et bien sûr Nicolas Sarkozy dont l’activisme dévorant a fini par correspondre au rythme imposé par la précipitation des catastrophes financières.

Notez qu’il ne s’agit pas d’une affaire de style, mais d’à-propos. Au registre des perdants, on notera des gens qui sont allés trop vite (John Mc Cain) et d’autres qui se sont déplacés avec trop d’hésitation (Angela Merkel). 

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The Statesman

Dans le cas de Nicolas Sarkozy, le gain va évidemment plus loin, même si sur ce point je fais une analyse diamétralement opposée à certains de mes amis. Au-delà d’initiatives parfois dangereuses ou criticables que j’ai pu dénoncer ici ou là, il a gagné dans cette crise une véritable légitimité européenne, alors que jusqu’ici nos partenaires le percevaient comme un dangereux excité.

Lorsqu’on dressera le bilan des six mois de présidence française, il faudra bien reconnaître que Sarkozy aura réussi à imposer la politique au coeur de l’Union tout en faisant avancer ses idées – une politique monétaire desserrée, une politique budgétaire de relance, et un assouplissement des règles de Maastricht. Sarkozy y gagne aussi une certaine tranquillité d’esprit sur le dérapage des finances publiques : au milieu des sorties de route de nos partenaires, et emportés par le flot des milliers de milliards de dollars des plans de confiance, nos propres dérapages et autres promesses non tenues passeront inaperçus.

Oui, Sarkozy a acquis en quinze jours le statut d’homme d’Etat qui lui manquait jusqu’alors, un peu comme Chirac qui s’était réalisé avec la mort de son prédécesseur. En réussissant à mettre d’accord Merkel et Brown, puis Guaino et Balladur, il aura trouvé enfin le carré  l’équation magique, et une cause à la hauteur de son activisme. Si on ajoute qu’il a par ailleurs regagné en crédibilité internationale en obtenant des Russes un départ de Géorgie, on en conclut que le mauvais mois d’octobre lui aura été profitable.

Il aura en tous les cas scellé une réorganisation géopolitique européenne avec le divorce franco-allemand et les retrouvailles franco-britanniques.

Elus sur sa capacité à caresser des vaches pour diriger la NASA

Le drame de l’Histoire, c’est que les présidents sont élus sur des thématiques d’intendance, pour se retrouver ensuite à devoir gérer des affaires de politique internationale qui représentent 80% de leur activité au jour le jour.

Ils sont généralement très mal préparés – Georges Bush est un bon exemple – mais trouvent aussi dans ce jeu de la « Grande Politique » une consolation pour tous les malheurs qui les accablent à la maison.

Sarkozy a goûté à la potion magique de la politique internationale, il n’est pas certain qu’il voudra désormais se passer de cette drogue-là… La Maman du petit Napoléon est demandé à l’accueil

:-)

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Sujets: Paso Doble | 9 Comments »


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