Magazine Société

Bruxelles, c'est pas bon pour la santé, suite...

Publié le 15 octobre 2008 par Edgar @edgarpoe
Grâce à Bruxelles, comme dans Blanche Neige, vos enfants pourront manger des pommes empoisonnées.

Grâce à Bruxelles, ils pourront demain se poser aussi des questions sur leur laboratoire médical, et bientôt sur leur dentiste.

Bruxelles, c'est pas bon pour la santé, suite...

Sous la pression communautaire, le gouvernement français s'apprête à autoriser l'entrée de groupes financiers au capital des laboratoires d'analyse médicale. Aujourd'hui, seuls des biologistes peuvent posséder des laboratoires.

"Aujourd’hui, les sociétés d’exercice libéral de biologie médicale – dont la forme existe depuis 1990 – doivent être possédées à 75 % par des biologistes. Ce fonctionnement, qui garantit l’indépendance des professionnels, constitue également un gage de qualité de l’exercice et des soins. Dans les SEL de chirurgiens-dentistes, seuls les professionnels de santé peuvent être associés. Au sein même des professionnels de santé, la profession sélectionne rigoureusement ceux qui peuvent prétendre à la qualité d’associé. Il existe ainsi pour certains professionnels de santé une interdiction totale d’être titulaire de parts ou d’actions des SEL de chirurgiens-dentistes (médecins spécialistes en stomatologie, en oto-rhino-laryngologie, en radiologie ou en biologie médicale et des pharmaciens, masseurs kinésithérapeutes et orthophonistes). "

Ceci conduit à l'existence de 3900 laboratoires privés en France, contre 200 en Allemagne.

Si les ordonnances que prépare le gouvernement de Sarkozy passent, ces labos seront rachetés un à un par des fonds de pension et des groupes qui, en toute hâte, les transformeront en machines à faire plus de fric - avec votre santé.

Le risque est bien résumé sur le site de l'ordre des chirurgiens dentistes :

l’Assemblée nationale a enregistré, le 19 juin dernier, une proposition de résolution d’Alain Bocquet, député du Nord, visant à la création d’une commission d’enquête sur les menaces résultant de la pression de la Commission européenne à ouvrir les capitaux des SEL de santé à la concurrence. Dans l’exposé des motifs de cette commission, composée de 30 membres, les graves dangers pour la santé publique qui résulteraient de l’ouverture du capital des SEL de biologie médicale, identifiés par le Conseil national sont repris : création de groupes dominants ; détournement d’une partie des ressources de l’assurance maladie au profit d’investisseurs extérieurs (fonds de pensions étrangers ou internationaux, fonds souverains…) soucieux uniquement de maximiser leurs dividendes ; ingérences dans l’organisation des soins ; aggravation des inégalités d’accès aux soins dans les zones peu attractives ; disparition progressive de l’exercice libéral des professions de santé ou encore risque d’utilisation des données individuelles de santé par des assureurs ou des banques appartenant aux groupes investisseurs.

Et ce ne sera que le début. Comme l'écrivent les biologistes :

"cette réforme, c’est aussi l’utilisation de notre corporation comme « testeur » d’un système ultralibéral qui pourrait s’étendre insidieusement à l’ensemble des professions libérales de santé. Cette démarche transformerait à terme une partie de notre système de soins en une grande course à la rentabilité et à la productivité, notions  tellement éloignées des principes de Santé Publique pour lesquelles nous œuvrons."

Quelques députés ont tiré la sonnette d'alarme, apparemment plutôt au PC et au PS (toujours sur le site de l'ordre des dentistes). Il me semble que la mobilisation gagnerait à être plus générale.

Dans une lettre ouverte au président de la République, les laboratoires expliquent que ces projets de libéralisation du capital des laboratoires médicaux sont menés "à la demande de la Commission européenne, elle-même mobilisée initialement par de grands groupes financiers".

Miette après miette, l'Union européenne poursuit son travail de déconstruction du système social français -certes perfectible -  au bénéfice du culte du marché. On peut faire semblant de ne pas voir le paysage d'ensemble que l'Union dessine peu à peu, et continuer à regarder ailleurs. Il devient pourtant de plus en plus clair que le seul moyen de recouvrer un fonctionnement démocratique est de sortir de l'Union européenne. Au plus vite.

Amis blogueurs, même si vous n'êtes pas convaincus par l'analyse d'ensemble développée ici, faites un geste contre cette mesure et ajoutez sur vos blogs un lien rapide à vos lecteurs vers le site La santé aux enchères.



 

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Edgar 4429 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazine