Magazine Amérique latine

Le 15, c'est...

Publié le 15 octobre 2008 par Emilieh

 

Bah jour de paye, Pardi!

Toujours est-il, pour nous, employés du secteur privé, payés à la quinzaine les 15 et 30 de chaque mois.
Autant vous dire que certains attendent ces journées en comptant les jours!
Les fonctionnaires eux sont payés mensuellement, vers le 24 de chaque mois.

 

Il y a plusieurs modes de paiement des salaires :

Le 15, c'est...


- la carte : l’entreprise dans laquelle vous travaillez vous ouvre un compte bancaire dans la banque avec laquelle elle travaille, puis vous donne une carte de cette banque, à votre nom.

Le jour de la paye, votre compte est automatiquement « renfloué », vous n’avez qu’à aller chercher votre argent au distributeur de la banque, ou aller faire vos courses et payer directement.

le + : sécurité, pas besoin de se promener avec son argent dans la rue.  

le - : parfois une fiiiiiiiiiiiile énorme aux distributeurs automatiques. A San Pedro, il n’y en a pas à tous les coins de rue, ils sont souvent dans les centres commerciaux et dans le hall de la banque elle-même.

Les fonctionnaires sont payés par carte. Autant vous dire que les jours de paye, il faut éviter d’aller dans une administration, beaucoup prennent leur journée pour aller toucher la paie (les professeurs parfois, les enfants sont heureux, un jour de vacance mensuel !).

 

- le chèque : bon, rien de sorcier, votre employeur vous donne un chèque, qu’il faut aller changer à la banque.

Donc on est obligé d’aller faire une queue monstre, c’est pas comme en France ou on prend son chèque, une feuille de remise, on met le tout dans l’enveloppe et on s’en va.

Non, ici, il faut faire la queue, on vous échange le chèque contre du liquide et on s’en va avec ca dans les poches.

Bien entendu, rien n’empêche d’avoir un compte sur lequel on vire tout ou partie de cet argent.

Pour changer cet argent, il faut avoir des papiers en ordre (passeport, cedula dominicaine).

Le + : encore une question de sécurité

Le - : toujours les files d’attentes énormes les jours de paye, tout le monde a besoin d’argent à ces dates, n’ayant plus un centime dans les poches.

Justement en parlant de centimes, il faudra que je vous raconte quelque chose…

 

Le 15, c'est...


- le liquide
 : là, l’entreprise vous remet directement entre les mains de l’argent en éspèces.

C’est ce que nous faisions dans mon entreprise avant, et bien, on passait des après midi à mettre de l’argent (petites sommes surtout) dans des enveloppes. L’ensemble du personnel bureau s’y mettait, en couple, une personne qui compte, une autre qui vérifie.
Ce qui est sympa, c’est quand il y a une erreur (dont on se rend compte à la fin, quand il ne reste que quelques enveloppes vides et plus d’argent disponible… et bah on reprend tout, on vide tout et…ON RECOMMENCE, en râlant… histoire vécue lors de ma première semaine dans cette entreprise !).

Le +: pas besoin de faire la queue au banque, on a l’argent dans la poche, prêt à en sortir de suite

Le - : sécurité, il est facile de se faire attaquer dans la rue, et se faire dépouiller de tout son salaire de la quinzaine, quand on n’a pas d’économies, c’est la galère.

Beaucoup de dominicains ont recours aux prêteurs informels.

Quelqu’un comme vous ou moi, un particulier, qui va se décider un jour de se mettre dans ce genre d’affaire.

Il a au départ une réserve d’argent disponible.

Il prête une somme avec un certain pourcentage d’intérêts, souvent plus élevés que la banque, mais comme beaucoup de foyers ayant de faibles ressources, parfois mal dépensées, les banques refusent de leur prêter, donc le prestamista (prêteur) est leur unique solution.

Le remboursement est fractionné en quinzaines (ou mois selon le mode de paiement de l’emprunteur), dès le début, on vous calcule votre dette à J+x, qui sera divisée par quinzaine ou mois, durant lesquels vous devrez une somme fixe.

Inutile de vous dire que les jours de paie, les différents prêteurs font la queue aux portes des entreprises pour attraper leurs clients au moment ou ils ont de l’argent.

Lorsque dans mon entreprise nous avons changé le mode de paiement par le chèque, il fallait voir le visage réjoui des emprunteurs (qui n’allaient pas pouvoir payer au moment même) et la mine déconfite des prêteurs pour qui le travail était trop facile jusque là…

 

Certains prêteurs, eux, récupèrent la carte de leur emprunteur le temps de se faire rembourser, (avec son code bien entendu) et vont récupérer eux-mêmes l’argent au distributeur.

Un conseil : éviter de tomber dans la file du distributeur derrière un prêteur… histoire vécue là encore (je ne savais pas que s’en était un, puis quand je l’ai vu dégainer carte après carte pendant de longues minutes, sur le seul distributeur de la ville qui avait encore de l’argent, on prend son mal en patience).

Certains confisquent carrément le chèque, qu’ils vont toucher dans un bureau de change (ce qui remet en cause le point sécurité du chèque). Moyennant un certain pourcentage, la maison de change leur donne le liquide de ce chèque, en annotant tout de même leur identité derrière.
Les employés d’origine étrangère n’ayant pas de papiers en ordre préféreront changer leur argent dans ce genre de commerce, les banques refusant de changer un chèque, avec pour preuve un acte de naissance ou carte d’identité étrangère.

Pour éviter la file d’attente j’ai tenté… je dirais qu’attendre son tour a un prix et que ca vaut la peine de l’attendre!

 

Inutile de vous dire quel est mon emploi du temps de l’après midi…


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Emilieh 2608 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte