Doris, PIB et récession

Notre brave SECO s’était penché en 2006 sur l’importance de l’activité financière au sein du calcul du PIB suisse (étude à télécharger en pdf ici). Parmi ses constatations et sans entrer trop dans les détails, on remarquera que selon lui, “[il existe]une quote-part des activités financières dans le PIB suisse deux à trois supérieure à celle d’autres pays européens et du Japon” (graphique page 43).

La pétulante Doris ne veut toujours pas parler clairement de possible ou probable récession en Suisse pour 2009. Elle devrait relire ses classiques et notamment cette étude : les activités financières folles ont intempestivement altéré le calcul du PIB en Suisse. Or ce calcul est également une base pour la BNS dans sa détermination de la nécessaire masse monétaire M3 ou au moins M2 en circulation ou à mettre en circulation.

Le serpent se mord donc la queue : on croyait en Suisse générer un PIB imbattable et se trouver à l’abri de tout problème. En réalité l’activité financière virtuelle des banques a complètement faussé le calcul du PIB et donc passablement aussi celui d’autres variantes reposant sur cet élément.

Au lieu de douter pendant 6 mois encore d’une possible récession en 2009, il faut la tenir pour acquise depuis déjà des mois, voire des années et en tirer immédiatement les conséquences budgétaires. En recalculant un PIB corrigé, on comprendrait pourquoi le consommateur suisse a le juste sentiment d’avoir un pouvoir d’achat qui ne cesse de décroître malgré une hausse constante des salaires, un chômage bas mais une économie des PME qui peine depuis longtemps à trouver du crédit.

Ne pas manquer enfin  les dix points “résumés” en fin d’étude et notamment cette note plus que révélatrice :”En 1996, 2001 et 2003, les activités financières ont dicté en Suisse, à elles seules, le sens de l’évolution du PIB que nous avons connue. En termes de contribution à la croissance du PIB des activités financières, il existe de fortes similitudes entre les années 1997-1998 et 2005-2006.”

Faudrait voir pour se réveiller à Berne que diable !