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Bouddha peut avoir le sourire !

Publié le 13 octobre 2008 par Chantal Doumont

_10_bouddhaBouddha peut avoir le sourire !

Au centre du festival coréen, l'exposition « Le sourire de Bouddha » unit art et histoire dans un parcours remarquablement composé.

Au sommet du grand escalier du Palais des Beaux-arts, un énorme Bouddha accueille les visiteurs. Première rencontre avec l'univers du bouddhisme coréen, cette représentation monumentale nous emmène instantanément dans un autre univers.

En tournant sur la droite, on pénètre ensuite dans une série de salles plongées dans une semi-pénombre propice au calme, à la réflexion et à la découverte d'une culture dont on ne connaît généralement que quelques images… et beaucoup de clichés.

La force de ce parcours est de combiner de manière remarquable l'aspect historique et la qualité artistique. On est forcément subjugué par ces bouddhas de bronze ou de pierre, ces magnifiques peintures sur soie, ces sculptures sur bois polychromes, ces bijoux et autres objets précieux retrouvés dans les tombes royales de Gyeongju…

Le risque, dans ce genre d'exposition, est d'admirer, un peu vite, sans saisir vraiment le sens et l'importance des objets et œuvres d'art qui nous sont présentés. Rien de tel ici. Chaque salle comporte plusieurs textes explicatifs, relativement courts mais suffisamment complets et précis que pour permettre de comprendre de quoi il retourne.

On démarre ainsi non pas en Corée mais en Inde et en Chine, suivant l'évolution du bouddhisme, tant dans son aspect spirituel que politique et artistique. Car les pièces exposées évoluent petit à petit : le style change avec l'extension du bouddhisme, son utilisation par les différents royaumes qui se succèdent, sa pénétration dans la population locale.

Voyage à travers 1.600 ans d'art bouddhique, l'exposition nous fait découvrir toutes les facettes de celui-ci et les raisons d'être de chacune. On découvre ainsi les grands royaumes coréens tels celui de Silla, on évoque la Corée prébouddhique, tournée vers une certaine forme de chamanisme. On apprend comment le bouddhisme s'étend, notamment, pour des raisons politiques.

Du passé au présent

Lorsqu'il est besoin, l'exposition fait appel aux technologies des différentes époques. Ainsi, la salle consacrée aux peintures découvertes sur les murs et plafonds des tombes de Goguyriyeo allie deux approches très différentes et complémentaires. D'une part, une série de copies en grand format réalisées en 1912 par des artistes japonais. D'autre part, l'analyse des moindres détails de ces œuvres foisonnantes par le biais de deux moniteurs vidéo.

La figure de bouddha est évidemment partout et on la retrouve sous toutes ses formes : bouddha enfantin, bouddha médecin, bouddha méditant, bouddha entouré de bodhisattvas prenant la même pose que lui…

Plus loin, on découvre les détails architecturaux des temples, les objets de culte… Une salle nous fait découvrir les Sutras, livres sacrés des bouddhistes. On passe ainsi par tous les styles, toutes les époques avec, en prime de belles échappées vers le monde contemporain à travers les céramiques de Young-Jae Lee, les peintures de Park Dae-Sung, les photographies époustouflantes de Bae Bien-U sans oublier, dès l'entrée dans le hall Horta, un gigantesque mur vidéo de Nam June Paik où apparaissent une multitude de figures traditionnelles orientales et occidentales.

Rien n'ayant été laissé au hasard, un parcours pour enfants a été mis sur pied à l'aide de petits panneaux accrochés à hauteur de leur regard. Des visites guidées ludiques leur sont également destinées ainsi que des ateliers où l'on fabriquera des cerfs-volants durant la visite des parents. A visiter en famille, donc.

Pratique

Palais des beaux-arts, jusqu'au 18 janvier, www.bozar.be

02-507.82.00.

JEAN-MARIE WYNANTS

lesoir.be


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