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La crise n'est pas finie, la récession démarre.

Publié le 15 octobre 2008 par Juan
La crise n'est pas finie, la récession démarre.
Wall Street a "trébuché" mardi 14 octobre, après le fort rebond général de la veille. Précurseur, la bourse américaine a réalisé que les perspectives "de l'économie réelle" restaient moroses. Les Etats Unis sont entrés en récession. Qui l'eut cru ? Mercredi, la Bourse de Paris a suivi et rechuté. Le CAC a perdu 6,82%. Gniark ?
Davantage de chômage en France
Après les mauvaises nouvelles du mois d'août, un mois avant la chute boursière, l'UNEDIC table désormais sur une hausse de 46.000 chômeurs en 2008. Il y a à peine trois mois, elle attendait une baisse de 80.000 pour l'année. Une autre nouvelle, tombée vendredi dernier, est passée inaperçue : la production industrielle a fléchi de 0,4% en août par rapport à juillet en France, alors qu'elle a augmenté en moyenne de +1,1% dans la zone euro le même mois..
L'inflation s'est confirmée à 3,6% en septembre dans la zone euro, preuve que le marché reste tendu malgré le ralentissement de la croissance, voire l'entrée en récession pour certains pays tel la France depuis 3 mois.
Un système financier transformé
Le système français a pour l'heure peu changé. L'Etat se retrouve certes actionnaire de Dexia, mais le changement est moindre qu'au Royaume Uni où trois des plus grosses banques du pays sont passées sous contrôle public. Pour l'heure, la seule annonce franco-française relative au secteur financier concerne ... les parachutes dorés des cadres dirigeants, un sujet qui ne concerne pas que les banques. Nicolas Sarkozy a certes fait voter un plan de garantie de 360 milliards d'euros mardi 14 octobre, au cas où... Par 224 voix contre 23, le plan a été voté par l'Assemblée Nationale mardi 14 ocotbre. Les députés socialistes se sont abstenus. Une démarche de compromis entre la volonté de ne pas bloquer la sauvegarde du système bancaire française et une protestation contre l'absence de mesures sociales d'accompagnement de la crise. François Hollande s'est justifié: "Dès la veille, ma conviction était faite : il fallait s'abstenir à cause de l'absence de mesures de soutien à l'investissement, au logement et au pouvoir d'achat. Nous avons simplement ouvert le débat devant le groupe en considérant que le choix devait se faire entre l'approbation et l'abstention". La démarche eut été plus crédible si le Parti Socialiste avait rapidement ouvert le débat sur la rénovation du paysage financier français et ses règles de gouvernance. Mais c'est l'UMP qui s'est empressé de lancer 3 ateliers sur "la refondation du capitalisme"...
Le gouvernement va-t-il revoir sa copie ?
L'une des grandes fiertés présidentielles à la fin de l'année 2007 était l'abandon des contrats aidés et la mise en place de la loi "tepa" en faveur du travail (vace notamment la défiscalisation des heures supplémentaires). La "rupture" est là. Devant l'accumulation de mauvaises nouvelles, et l'échec constaté de ce soutien aux heures supplémentaires, le gouvernement semble faire machine arrière. C'est François Fillon en personne qui a officialisé (modestement) l'affaire :
"En 2008, on avait 380.000 contrats aidés. En 2009, on augmentera sans doute un peu les contrats aidés de manière à faire en sorte que ce soit un amortisseur", a-t-il expliqué. "Mais cela ne peut pas être une solution au problème du chômage". Il a rappelé que les contrats aidés "ont un coût", et devront donc être financés par "des économies par ailleurs".
Le Premier ministre a de nouveau exclu tout plan de relance face à la crise financière et au ralentissement de l'économie. "Le meilleur plan de relance qu'on puisse proposer aux Français, c'est de continuer, même d'accélérer les réformes structurelles. Tout le reste sont des chèques tirés sur l'avenir", a-t-il dit.
Marianne rappelait la semaine passée que 4 milliards représentent 400 000 emplois aidés par an. Pour le reste, rien ne change. La loi Boutin, véritable trahison pour des associations initialement séduites par la ministre (Secours Catholique, Don Quichotte) est étudiée depuis mardi au Sénat. la loi SRU ne sera pas dénaturée pour le moment, puisque les sénateurs socialistes et centristes ont retiré les assouplissements souhaités par Christine Boutin.
Les dépenses de l'Elysée : +11%
Face à la crise, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne. Au budget 2009, les dépenses de l'Elysée vont passer de 101 millions en 2008 à 112 millions d'euros, soit +11,5%. Pour éviter de choquer l'opinion, Sarkozy compare 2009 avec les dépenses réelles de l'exercice précédent, qui ont dérapé de quelques 9 millions par rapport au budget voté l'an passé. Bel exercice ! Pire, la transparence sur les effectifs réels travaillant pour la Présidence n'est pas encore là. Le député socialiste René Dosière trouve 150 collaborateurs de plus que les chiffres officiels ! Le même député confirme la très forte progression des déplacements présidentiels, y compris pour des motifs d'ordre privé.
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