Magazine Côté Femmes

Dodo, l'enfant do...

Par Mamancelib

Il fut une époque où aller me coucher était un mauvais moment dans ma journée : je détestais retrouver ce grand lit froid, je ne supportais pas de me coucher toute seule et je redoutais une énième insomnie… Sans doute pour tout cela, je reculais chaque jour un peu plus l’heure de mon coucher jusqu’à atteindre des horaires indécents quand je bossais le lendemain matin…

Mais, cette époque est révolue… Je crois même que le moment où je rejoins mon lit est l’un de ceux que je préfère…

Par la force des choses, je dors plus tôt : je me lève bien plus tôt que les autres années, donc, le soir, la fatigue se fait ressentir avant. Finis les couchers très tardifs ! Je traîne un peu parce que j’ai envie de profiter de ma soirée, le seul moment de la journée que j’ai pour moi. Mais, dès que je sens que mon corps aimerait retrouver son matelas, hop, je me réfugie dans mon lit.

Et là, c’est le bonheur…

Moi qui avais l’impression d’aller rejoindre une solitude douloureuse en allant me coucher, il me semble aujourd’hui que je vais retrouver mon petit nid douillet. Le bonheur suprême lorsque je rejoins mon lit, c’est de trouver des draps tout propres… Là, je sais que la nuit va être excellente ! J’aime ce moment où je me couche, où je remonte ma couette sur moi et où j’attrape quelque chose à bouquiner. En ce moment, d’ailleurs, c’est plutôt un magazine féminin qu’un bon livre ; je n’arrive pas à me replonger dans un roman, ces derniers temps… Ou j’écris… Je cale mes deux oreillers, mon traversin et là, c’est du pur bonheur… Je suis bien, détendue, relaxée… Je me sens bien…

Et puis quand Morphée décide de venir m’entourer de ses bras puissants (je peux fantasmer, oui ?), j’éteins la lumière, je me mets au milieu du lit, sur le ventre, cernée par mes coussin et mon traversin, je m’enfouis sous la couette… et là, c’est l’extase !... Oh oui, encore !!! (ben quoi, c’est bien ce qu’on dit dans un lit, non ?)… C’est précisément là que je suis contente de m’endormir seule : je fais l’étoile de mer au milieu de mon lit, personne ne me vole ma couette, personne ne s’est mis à ronfler avant que je ne m’endorme, je ne partage pas mon coussin et, si j’ai envie de naviguer du côté droit au côté gauche de mon lit, je peux le faire sans entendre personne râler… Oh oui, c’est bon !!!

Mais, je ne suis pas de ceux et celles qui s’endorment dès qu’ils ont posé la tête sur l’oreiller… Les yeux fermés, mon esprit divague… Je me refais le film de ma journée ; je pense à ce que je dois faire le lendemain ; je me souviens d’un moment agréable du jour même ; je me rappelle une contrariété à laquelle j’essaie de trouver une solution… Tout y passe… Le bon, le mauvais, le moyen… Ma fille… Les copines et les copains… Le boulot, les cours, les élèves… Je suis incapable de faire le vide, de ne penser à rien… Ca a toujours excédé le père de MiniBri qui ne comprenait comment je faisais pour ne pas arriver à me vider la tête et à ne penser à rien (lui, en revanche, c’est un domaine où il excelle…). Mais non, je suis incapable d’évacuer totalement mon esprit de toutes ses pensées… Mais le sommeil vient assez rapidement ; le corps s’apaise, les muscles se détendent, les idées s’embrument et je plonge avec délice dans mes rêves (dont je ne me souviens absolument pas, en ce moment !)

Dans ces moments-là, il m’arrive de moins en moins de penser à un homme avec qui j’aimerais partager ces instants. L’idée d’un dernier baiser avant de dormir, d’une dernière caresse, d’un torse contre lequel me blottir, d’un bras autour de moi, d’une main sur moi, d’un corps qui vient contre moi en pleine nuit, de deux respirations qui s’accordent en s’endormant, ne fait plus naître cette sensation de manque, de regret, d’amertume ou de colère. Ca fait des mois que je n’ai pas passé une nuit complète auprès de quelqu’un et, le corps et la tête s’y sont habitués ; peut-être trop, d’ailleurs… Je ne me verrais absolument pas partager un endormissement ou un réveil avec quiconque… Parce que personne ne m’en donne envie, certes… Dans le cas contraire, il y aurait de grandes chances que je révise mes positions…

Enfin, je suis bien dans mon lit… C’est mon petit nid douillet, là où je dors, là où je rêve, là où je pleure quelquefois, là où je me sens en sécurité, intouchable, inaccessible, protégée et pour partager un tel endroit, il faut vraiment être en confiance… A tel point que ce matin, j’ai manqué me rendormir après que mon réveil ait sonné… J’y suis peut-être trop bien…


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