Les Etats nous ont donné un plan magistral, qui garantit les échanges inter-bancaires. Cela permettra effectivement à l'argent de circuler de nouveau, alors que le blocage était total. Mais la
vraie question à se poser est la suivante: Malgré des taux courts très élevés, pourquoi les banques ne se font-elle pas confiance ?
- Est-ce, comme on l'a vu écrit à maintes reprises, à cause de la faillite de Lehman Brother ? Non, je ne le crois pas. Il s'agissait d'une banque d'affaire, et il me semble "sain" de laisser les
établissement qui ont fait le plus de bêtises d'en subir les conséquences. Cela est moral.
- Est-ce parce qu'elles ont peur de manquer d'argent pour leur propres affaires ? Non, comme je l'ai indiqué récemment, les banques ont jalousement conservé leur liquidités, bloquant complètement
le système pendant un mois. Les sommes déposées à la BCE ont dépassé les 100 milliards, alors qu'en temps normal, ces sommes sont quasi-nulles (on préfère prêter au taux du marché qu'à la BCE qui
est chiche).
- Est-ce parceque le prix est trop faible en regard des risques ? L'euribor est grimpé à 5.20%, alors que les banques centrales baissaient à l'unisson leurs taux. L'écart qui était ainsi de 0,20%
(prix du risque), et brutalement passé à presque 1.50% ! Avec un tel écart, en condition normale, on prête ! C'est d'ailleurs le métier des banquier de le faire. Alors pourquoi malgré une telle
incitation, on ne se prête pas entre banquiers ?? Hum ?? Des idées ??
Tout simplement car le risque est immense, et n'est pas compensé par la prime. C'est exactement comme sur le marché des options ! Malgré un prix de la volatilité à 80% sur le CAC40, il est très
difficile de gagner avec des variations quotidienne qui mangent la marge (à parité)... Et les intervenants se retirent. C'est un système perdant-perdant. Par exemple, mardi matin (soit 4 jours
avant l'échéance des options), le CAC était à 3700. Les options à la monnaie (Strike 3700/oct) cotaient 100 (Call et Put), soit 200 points si vous prenez les 2. Et bien le décalage avec la
veille étant de 200 points, vous étiez juste à la zone de perte instantanément, en position vendeur. Et l'avant veille, c'est 400 points d'écart que l'on a vu. Ce n'est absolument pas normal de
perdre si vite en position vendeur, qui est sensé gagner à long terme, puisque vous jouez avec le temps, et non contre lui ! Aussi, personne ne veut prendre le risque de perdre, avec la folie
actuelle.
Ainsi, on en arrive au point où seuls les états peuvent garantir ce qui n'est pas garantissable. En cas de reprise, le coût sera nul pour les contribuables, comme le souligne largement la
presse. L'assurance ne coûte rien tant qu'on ne la fait pas agir ! Par contre, en cas de risque avéré, la note risque d'être salée, très salée. Et ceux qui vont payer dans ce cas sont les
contribuables. Nous n'aurons pas longtemps à attendre pour le savoir: dès mars 2009 nous serons fixées sur ce qui ne marchait pas, car les sociétés publieront leur bilan 2008 à ce moment là.
C'est à partir de ce moment là qu'on pourra évaluer le risque pris par les états, et les engagements qui en découlent.
En attendant, la récession s'est mise en place. Reste à savoir l'impact de la baisse des actifs sur le moral des gens: baisse des actions, et baisse de l'immobilier, risque de rimer avec baisse de
la consommation.